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20 janvier 1992 : le crash du mont Sainte-Odile 

20 janvier 1992 : le crash du mont Sainte-Odile 

Le 20 janvier 1992, à 19h20, un A320 assurant la liaison entre Lyon et Strasbourg s'écrase sur le mont Sainte-Odile, à quelques kilomètres de Strasbourg en Alsace. La catastrophe va faire 87 morts et 9 rescapés.

Par Florence Dartois - Publié le 20.01.2023
Factuel accident A320 - 1992 - 03:53 - vidéo
 

C'EST ARRIVÉ UN 20 JANVIER.

20 janvier 1992. Il est 19h20 lorsque que le vol IT 5148, un A320 assurant la liaison entre Lyon et Strasbourg, disparaît des radars. Il a percuté le sol à 350 km/h, dans la forêt en contrebas du mont Sainte-Odile, à quelques kilomètres de Strasbourg en Alsace. La catastrophe va faire 87 morts et 9 rescapés. L'archive en tête d'article revient sur les premières heures de l'accident et le sauvetage des rescapés.

LES ARCHIVES.

Le lendemain du crash, le JT de 20 heures d'Antenne 2 présenté par Bruno Masure diffuse les premières images filmées sur place et relate les heures d'angoisse qui suivirent l'accident. L'avion chute à 19h20, mais on ne découvre la carcasse que quatre heures trente plus tard. Personne n'avait entendu quoi que ce soit.

Dès l'annonce de l'accident, les équipes de sauveteurs sont déployées sur un rayon de 50 km. À l'aéroport, les familles angoissées ne savent rien de ce qui est arrivé à l'avion transportant leurs proches. Sur le panneau d'affichage, ces simples mots « Vol IT 5148 : retardé ». Sur place, les recherches sont difficiles, la neige, la nuit, le froid rendent les déplacements compliqués. Les heures passent, l’avion est enfin localisé vers 23h30.

Les secouristes dégagent les premiers rescapés, 9 personnes dont 2 enfants, tous placés à l’arrière de l’appareil. Mais le bilan va être lourd, avec 87 victimes.

Une renaissance inespérée

Le lendemain de l'accident, le JT soir de FR3 Côte d'Azur diffuse un reportage incroyable, l'un des passagers rescapés était originaire d'Antibes, il a accepté de raconter le drame en direct de son lit d'hôpital. L'homme est encore sous le choc, ce 21 janvier, c'est son anniversaire et il déclare être né à nouveau ce jour-là : « je viens de renaître, je dirais toujours que je suis né le 21 janvier 1992 », déclare-t-il. Ce passager a eu de la chance, il doit sa vie à une hôtesse de l'air pointilleuse qui l'avait forcé à garder sa place à l'arrière de l'avion alors qu'il voulait aller à l'avant.

De l'accident, il ne garde que peu de souvenirs, si ce n'est de s'être réveillé dans la neige, en dehors de l'avion : « il y a eu un choc terrible, terrible, terrible… Et je me suis retrouvé dehors, devant la carlingue, je ne sais pas comment ». Adolphe Reich, c'est son nom, ressent déjà la douleur de la culpabilité du survivant qu'il exprime de manière poignante au micro de FR3, ses pensées allant vers « ceux qui étaient resté enfermés dans l'avion et qui pleuraient, qui criaient, qui hurlaient. C'était terrible ! », concluait-il, las.

Enquête et procès

L'enquête sur la recherche de l'origine du crash serait complexe et prendrait plusieurs mois. Néanmoins, dès le 24 février 1992, le rapport « préliminaire »n'écartait pas l'hypothèse d'une erreur de manipulation de la part des pilotes. Le ministre des transports Paul Quilès, sans attendre les conclusions de l'enquête, demandait la modification de l'ergonomie des commandes en question, et le renforcement des dispositifs de sécurité.

Le rapport d'enquête mettra finalement en lumière sept insuffisances techniques et humaines qui aboutirent à l'accident. Des représentants d'Airbus Industrie, d'Air Inter, de la Direction générale de l'aviation civile et de la tour de contrôle de Strasbourg vont être mis en examen au terme des expertises.

Le 2 mai 2006, 14 ans après les faits, le procès de l'accident s'ouvrait devant le tribunal correctionnel de Colmar. Six personnes comparaissaient pour « homicides et blessures involontaires ». Qui seront relaxées, mais la responsabilité civile d'Airbus pour une faute civile liée à la conception du cockpit de l'A320, et celle d'Air France, en sa qualité de transporteur, allait être reconnue. En 2008, lors du procès en appel, la justice reconnaîtrait une série de dysfonctionnements, mais, en l'absence d'éléments intentionnels, aucune sanction n'a été retenue à l'encontre des prévenus.

Après cette catastrophe, la balise de localisation d'urgence, à déclenchement automatique en cas de crash, est devenue obligatoire sur tous les avions commerciaux.

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