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Banlieues, ghettos, pauvreté : un état des lieux en 2010

Banlieues, ghettos, pauvreté : un état des lieux en 2010

En 2010, le musicien Abd Al Malik et le journaliste Luc Bronner évoquaient, lors d'un débat sur France 3, la vie des quartiers populaires et le statut quo observé depuis les violences urbaines de 2005. 

Par Julien Boudisseau - Publié le 30.06.2023
 

L'ACTU.

La France est secouée depuis le 27 juin par des violences urbaines à la suite de la mort d'un jeune homme de 17 ans, tué par un policier à Nanterre. Dans la nuit du 29 au 30 juin, plus de 800 personnes ont été arrêtées, 250 policiers ou pompiers ont été blessés et des centaines de bâtiments publics ont été incendiés ou détériorés.

Le gouvernement tente de répondre à cette colère et à ces violences. Mais le débat, pluriel, se pose tout à la fois sur les violences policières que les violences urbaines.

L'ARCHIVE.

Nous sommes en 2010 et sur le plateau de France 3, le journaliste Jean-Jacques Cros reçoit le musicien et écrivain Abd Al Malik, auteur de La guerre des banlieues n'aura pas lieu, et Luc Bronner, journaliste du Monde, spécialiste des banlieues et auteur de La loi du ghetto.

Le débat ne se propose pas d'apporter de solutions aux difficultés rencontrées dans les banlieues (enclavement, pauvreté, travail), ni ne définit clairement les différences entre ghetto et banlieue. Mais, il dresse un constat : les Plans banlieues se succèdent, il suffit d'un rien pour que la situation s'embrase et globalement, depuis les violences urbaines de 2005, rien n'a changé.

Luc Bronner le dit ainsi : « La situation des quartiers populaires n'a pas évolué, et la question de la pauvreté est centrale ». Abd Al Malik ajoute : « Il y a un décalage entre les élites et la population, et ce décalage grandit de plus en plus. Car, on ne fait pas les choses de la bonne manière ».

Une solution, peut-être, serait de confier la responsabilité des quartiers aux habitants, un peu comme cela se fait aux États-Unis. Le journaliste du Monde évoque le profil des « élites locales » pour apporter une réponse. Le journaliste de France 3, Jean-Jacques Cros, ne le relance malheureusement pas en lui demandant de quelle manière.

Il y a comme un sentiment de statu quo à la fin de ce débat. Qui résonne aujourd'hui, près de 15 ans après. C'est finalement peut-être Claude Dilain qui disait le plus juste dans ce débat. L'ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) reconnaissait, dans une intervention diffusée, que les autorités écoutaient avec beaucoup de compassion le récit de la situation que lui élu de terrain pouvait faire. Mais que la volonté politique de faire manquait ensuite.

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