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Pour réchauffer son verger, Jean Roudil utilisait un vieux moteur d'avion

Pour réchauffer son verger, Jean Roudil utilisait un vieux moteur d'avion

Fin avril, des gelées tardives pourraient menacer les cultures françaises. En 1967, un arboriculteur du Lot-et-Garonne, spécialisé dans la prune et dans les inventions, avait imaginé un système bruyant mais efficace.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 22.04.2024
Lutte contre le gel à Saint Vite - 1967 - 00:00 - vidéo
 

« Un agriculteur point tout à fait comme les autres. Si Jean Roudil, en effet, comme beaucoup ici, cultive la prune, il s'intéresse à tout ce qui permet sa transformation en pruneau. » Né en 1913 à Saint-Vite à 50 kilomètres au nord d'Agen, Jean Roudil était pruniculteur et fondateur de la société Maison Roucadil, aujourd'hui encore spécialisée dans le pruneau. Avec une dizaine de brevets à son compte, ce passionné de mécanique était surtout l'un des arboriculteurs les plus inventifs de l'histoire agricole française. Dans l'archive en tête d'article, le magazine agricole de la section aquitaine de l'ORTF était allé à sa rencontre.

Nous étions en 1967 et le printemps qui avait apporté sa douceur se montrait soudain moins clément. Alors, pour lutter contre le risque de gelée des vergers bourgeonnants, notre pruniculteur présentait sa nouvelle invention : un moteur d'avion équipé de brûleurs à mazout. Avec cette construction chargée d'envoyer l'air chaud sur son verger, Jean Roudil estimait « protéger environ trois hectares, sur un rayon de cent mètres », en augmentant la température de près de 3 °C.

Agriculteur et aviateur

Bruit de moteurs et fumée noire : une fois l'engin allumé, le journaliste ne tardait pas à se rendre compte des points communs avec la mécanique aéronautique. Mais cette machine permettait surtout une économie de main d'œuvre, disait l'arboriculteur. Car, « s'il faut mettre des réchauds vulgaires, il nous en faut 200 à 220 à l'hectare, il faut être au moins deux personnes pour les allumer par hectare ». Tandis qu'avec « l'appareil comme celui que vous voyez là », seul un homme suffisait. Et de permettre également un allumage rapide en cas de gel imprévu.

« Je suis un agriculteur, peut-être un peu bricoleur », euphémisait Jean Roudil. Passionné d'avions, il avait imaginé en les observant de « monter un moteur d'avion en haut d'une tour mais, en mettant à l'arrière une ou deux tuyères ». Et de conclure : « Il faut faire de l'aviation pour faire de l'agriculture, si vous voulez ! »

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