24 septembre 2007, depuis plusieurs jours les Birmans sont des centaines de milliers à descendre dans la rue pour protester contre la junte militaire qui a privé Aung San Suu Kyi du pouvoir après que son parti ait pourtant gagné les élections en 1990. La population suit le mouvement lancé par les moines bouddhistes. Les bonzes représentent une force d'opposition non négligeable et sont d'autant plus concernés par la situation économique catastrophique provoquée par la dictature, qu'ils sont 500 000 dans le pays à vivre des aumônes du peuple.
"En Birmanie, les manifestations contre le pouvoir s'intensifient. Cent mille personnes, moines et population, ont défilé dans tout le pays ce jour. Le pouvoir menace et demande l'arrêt du mouvement...". Ce jour-là, le défilé passe devant le domicile de
Aung San Suu Kyi, mais assignée à résidence depuis 11 ans, elle ne pourra ni sortir ni s'exprimer. Le prix Nobel de la paix, symbole de l'opposition est assigné à résidence depuis des années, elle parvient juste à saluer le cortège.
Le mouvement a débuté un mois plus tôt avec quelques militants opposés au régime, mais depuis le 22 septembre, ce sont les bonzes qui ont pris la tête de ce mouvement de protestation pacifique. Le pays manifeste contre la dictature des militaires au pouvoir.
La communauté internationale s'inquiète. La junte militaire ne veut pas réprimer la manifestation par peur d'un accroissement de la mobilisation ou de la réaction de leurs soutiens extérieurs. A l'époque, la junte militaire a peu d'options, elle ne peut pas se couper des moines ou du peuple. il lui reste deux coix : un assouplissement plus démocrate ou l'intensification de la répression.
Pour aller plus loin
19-20 Edition nationale : Aung San Suu Kyi assignée à résidence. Reportage. L'assignation à résidence de la dissidente, et lauréate du Prix Nobel de la paix d'Aung San Suu Kyi, a été prolongée d'un an par la dictature en place en Birmanie. Après onze années de détention, son état de santé se détériore de jours en jours. A Paris l'association Info-Birmanie demande plus de fermeté de la part de la France. Interviews de Zin Linn, porte-parole du gouvernement birman en exil, et de Frédéric Debomy, coordinateur de l'association Info-Birmanie. (27 mai 2007)