L'ACTU.
Des mesures effectuées pour la préparation d'un documentaire de la série « Vert de rage » diffusée sur France 5 révèlent l'étendue de la présence des particules fines dans l'air du métro parisien. Ces particules ont été relevées à des niveaux importants, jusqu'à 19 fois plus que le seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Contactée par la chaîne, qui a publié une enquête et une application pour découvrir quelles sont les stations les plus polluées, la RATP a contesté ces résultats jugés ponctuels.
Pourtant, cette pollution existe et a été relevée à de nombreuses reprises. Elle provient essentiellement de deux facteurs : la pollution extérieure apportée par la ventilation qui diffuse l'air de la rue sur les quais et du fonctionnement même du métro.
La pollution du métro est un sujet souvent abordé dans les archives, notamment depuis le début des années 2000. Le reportage en tête d'article date de 2007, à l'époque on dénonçait déjà la mauvaise qualité de l'air dans les transports en commun franciliens.
L'ARCHIVE.
Le 8 novembre 2007, un reportage du 12/13 de l'édition régionale Paris Ile-de-France de France 3 consacrait un reportage à cette question.
Premier incriminé, le métro, décrit comme « particulièrement pollué ». A la station Strasbourg-Saint-Denis, les usagers ne semblaient pas étonnés d'apprendre que leurs trajets quotidiens sous terre étaient « loin d'être des parcours de santé ». Pour cet usager, les symptômes de la pollution étaient bien présents : « Grattement de gorge, les yeux qui piquent un peu, on a qu’une envie, sortir. On a pas envie d’y rester, la preuve j’en pleure ! » La cause de cette pollution ? Des particules fines d'origine métalliques, qui proviennent « du freinage des rames et du frottement sur les rails ».
Un phénomène encore plus problématique existait aussi sur le réseau des RER, qui serait alors jusqu'à « quatre fois plus pollué que le métro ». La solution avancée était le renouvellement du matériel roulant et des systèmes de ventilation. « Des rames neuves permettraient de réduire de 30 % les particules », précisait-on alors.
Selon le journal Le Monde, fin janvier 2021, la région Ile-de-France avait annoncé sa volonté de dépolluer d'ici à 2033 « l’air dans les espaces souterrains du métro et du RER et répondre ainsi aux attentes des Franciliens ». Une ambition qui devrait passer par le renouvellement des trains, avec un plan de 10 milliards d'euros notamment prévu pour les lignes B, D et E du RER. Sont également prévus de nouveaux systèmes de freinage électriques moins émissifs en particules et le remplacement des extracteurs d'air, pour 200 millions d'euros.
Pour aller plus loin
Quand le métro se parfume, sujet des Actualités françaises du 7 janvier 1955 : Le métro parisien s'apprête à adopter un système de pulvérisation de parfum sur chaque rame afin d'atténuer les mauvaises odeurs qui stagnent dans les souterrains.
Des microbes dans le métro en 1987. Des germes 20 fois plus nombreux qu'en surface.
La qualité de l'air dans le métro, reportage de l'édition nationale du 19/20, sur France 3, diffusé le 21 octobre 2010 : Reportage dans le réseau du métropolitain à propos de la pollution de l'air sur certaines lignes, une nuisance dont la dangerosité n'est pas encore parfaitement définie.
