Dulcie September est né en 1935 à Athlone, une banlieue de la ville du Cap en Afrique du Sud. Figure du mouvement anti-apartheid, elle commence comme institutrice, une vocation selon elle. Mais très vite, Dulcie crée en 1962 le Yu Chi Chan Club avec huit camarades, une organisation anti-apartheid. D'inspiration maoïste, il deviendra le front de libération nationale en 1963.
Mais toute organisation anti-apartheid étant interdite en Afrique du Sud, elle sera arrêtée en octobre 1963 et libérée de prison en 1969. Pendant ces 6 années de prison, elle sera régulièrement agressée.
En 1976, elle devient employée permanente de l’ANC, le Congrès National Africain, un parti défendant les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche. Nelson Mandela en sera le président.
Dulcie September arrive en France en 1984, après l’élection de François Mitterrand. A cette époque, l’ANC cesse d’être considérée comme une organisation terroriste et peut ouvrir un bureau à Paris, rue des petites écuries. Elle y sera assassinée quelques années plus tard…
En 1988, Dulcie September commence à enquêter sur les ventes d’armes françaises en Afrique du sud. Ces recherches ne plaisent pas à tout le monde d’autant qu’au même moment, l’Afrique du Sud traverse une phase décisive de son histoire. La répression policière et la violence des forces de l’ordre envers la population noire atteint son paroxysme. C’est l’état d’urgence.
Se sentant de plus en plus menacée, Dulcie September demande une protection policière qu’elle n’obtiendra pas et refuse une mutation proposée par l’ANC. Maurice Cuckierman, trésorier de l'ANC témoigne : "Je sais qu'elle a reçu des menaces de mort dans les huit derniers mois et qu'elle était suivi régulièrement". Le 29 mars 1988, la représentante en France du mouvement de Nelson Mandela est abattue à bout portant de plusieurs balles.
Les assassins ne seront jamais retrouvés même si plusieurs suspects ont été mentionnés. Harlem Désir, membre de S.O.S Racisme avait une idée sur les auteurs de ce meurtre : "C'est un nouvel acte de barbarie du régime sud-africain". En 1992, l’affaire sera classée.