L'émission, présentée par Christiane Collange et Jean Ferniot, propose ce soir-là un débat sur La police et ses problèmes. Autour de la table, policiers et journalistes font le tour des différents sujets qui font l'actualité des forces de l'ordre, un an après le départ du ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin, resté six ans place Beauvau (1968-1974).
Parmi ces sujets figure celui de la représentation de la police dans l'opinion française. Après des années post mai 1968 marquées par des actions musclées de la police, l'heure est visiblement à l'accusation pour un corps accusé d'être devenu plus brutal que de coutume, plus axé sur la répression que sur le contact protecteur avec la population.
Pour Gérard Monate, policier, syndicaliste et auteur de Questions à la police, le plus grand changement des dernières années est « l'anonymat » dans lequel est tombé le policier : « Le gardien de la paix est devenu un être anonyme et il ne vit plus dans sa masse, il ne vit plus dans sa société ».
Selon lui, « une des plus grosses erreurs politiques qui a été commise en matière de police [...] a été de fermer [...] ces petits commissariats de quartier, où bien souvent le jeune gardien de la paix qui y était affecté faisait carrière ». Un attachement personnel à un quartier, à une communauté, que Gérard Monate traduit par cette image : « celle du jeune gardien de la paix faisant traverser une petite fille et à la fin de sa carrière les enfants de cette petite fille ».
Gérard Monate regrette ainsi qu'au contraire du modèle anglais ou bien de la gendarmerie, le policier français soit coupé de son environnement au sein de commissariats centraux trop déconnectés des gens. Dès lors, impossible selon de développer une quelconque « sympathie », qui ne « se créée que par la connaissance » qu'ont les gens des gardiens de la paix.