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1962 : Michel Siffre vit 61 jours au fond d'un gouffre

1962 : Michel Siffre vit 61 jours au fond d'un gouffre

Michel Siffre est décédé le 24 août 2024 à l'âge de 85 ans. Cet explorateur et scientifique était notamment connu pour ses expériences extrêmes. En particulier sa première : en 1962, âgé de seulement 23 ans, le spéléologue restait deux mois au fond du gouffre du Scarasson, dans le sud de la France.

Par Florence Dartois - Publié le 12.03.2021 - Mis à jour le 26.08.2024

L'ACTU.

Le spéléologue de l'extrême Michel Siffre est mort le 24 août à l'âge de 85 ans. En 1962, il s'était confiné à 100 mètres sous terre pendant plusieurs semaines.

Le 17 septembre 1965, l'émission Flash sur le passé revenait sur ce défi. Enfermé seul à 100 mètres de profondeur, dans le gouffre du Scarasson, dans les Alpes, il était resté 61 jours sans contact avec le monde extérieur et sans notion du temps. Son objectif était de voir si un humain pourrait vivre en total isolement dans un bunker antiatomique ou dans de futures bases spatiales.

L'ARCHIVE.

Le 17 juillet 1962, le spéléologue âgé de 23 ans descend dans une grotte où la température ne dépasse pas le zéro et l'humidité atteint les 98 %. De rudes conditions dans lesquelles il va affronter la solitude tout en effectuant plusieurs expériences scientifiques, notamment pour déterminer la manière dont l'horloge interne du corps humain agit sur l'organisme en dehors des cycles jour/nuit.

Il n'aura ni montre ni calendrier, mais un système de téléphone le reliant à la surface en cas de problème. « Il perdra ainsi toute notion de temps », expliquait le commentaire. Et de préciser : « Et il a résisté deux mois, sans devenir fou, avec pour seul compagnon le bruit caverneux des blocs de glace qui s'effondraient sur la moraine, mais il a avoué avoir pleuré, sangloté même de désespoir, devant cette nature hostile plongée dans l'obscurité ».

« Je tremble, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Finalement, le 17 septembre 1962 selon l'archive (le 14 septembre 1962 selon une interview donnée en 2017 par le spéléologue au Monde), le chercheur appelle pour qu'on le remonte à la surface. Il est très affaibli et les 130 mètres de remontée sont éprouvants. Les images montrent sa sortie du gouffre, épuisé et à bout de force. On lui pose de grosses lunettes opaques sur les yeux pour lui éviter de devenir aveugle au contact de la lumière du jour. Il se sent mal et demande au micro qu'on lui tend : «Je tremble, qu'est-ce qu'il se passe ? Je vois mes mains qui tremblent ». Sa tension est basse, entre 8,5 et 9. « C'est une hypotension pas dangereuse », conclut finalement le médecin qui l'examine. Michel Siffre est ensuite transporté « à dos d'homme » au camp de base où un hélicoptère l'évacue vers Nice.

À son retour en surface, le spéléologue se croit en août, il a complètement perdu la notion du temps. Durant ces deux mois passés sous terre, ses cycles de sommeil se sont décalés. Ce qu'il pensait être de simples siestes se transformaient en longues phases de sommeil. Les informations transmises en surface ont montré que ses cycles se décalaient chaque jour d'environ 30 minutes. Son horloge biologique faisait un tour complet en 24 heures et demie.

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