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9 février 1965, Pierre Dac fonde le MOU, Mouvement Ondulatoire Unifié

9 février 1965, Pierre Dac fonde le MOU, Mouvement Ondulatoire Unifié

Le 9 février 1965, Pierre Dac créait le parti du MOU (Mouvement Ondulatoire Unifié) et annonçait sa candidature à l'élection présidentielle face au général de Gaulle. Dans une conférence de presse, il exposait son programme…


Par la rédaction de l'INA - Publié le 06.02.2020 - Mis à jour le 07.02.2020
 

"Mesdames, messieurs, mesdemoiselles, mon général, ma sœur..."

Avant le programme, il y avait un slogan : "Les temps sont durs ! Votez  MOU !". Pierre Dac, 71 ans à l'époque, bien connu pour ses facéties radiophoniques, auteur loufoque s'il en est, organise ce 9 février 1965 une conférence de presse où le tout Paris se bouscule. Flanqué de deux gardes du corps, comme un vrai politique et même d'un garde républicain en tenue d'apparat, il présente son programme à des supporters conquis et hilares.

Après son discours, le candidat jovial décrit la quintessence de son programme : "Le MOU ça veut dire Mouvement Ondulatoire Unifié. Evidemment, ça peut donner une illusion de mollesse ce qui n'est pas le cas du tout. Au contraire de ce que les sceptiques pourraient penser, ce n'est pas un parti d'abandon, de veulerie, de lâcheté. Pas le moins du monde ! Vous savez que nous vivons dans une époque extrêmement surexcitée, énervée… et hyper tendue ! Elle est tellement tendue que nous avons pensé qu'il fallait lui donner du mou à cette tension et lui donner un certain équilibre. De sorte que ondulatoire signifie que ça peut suivre les ondulations de l'actualité et des événements. Notre mouvement est donc consacré à apporter un mouvement de détente, tant à l'intérieur que social qu'à l'international".

Sa farce continuera encore plusieurs mois. Pierre Dac ira même jusqu'à publier son programme dans chaque numéro du journal satirique L'os à moelle. C'est finalement sous la pression de l'Elysée et par respect pour le général de Gaulle qu'il mettra fin à l'aventure en septembre 1965. Il précisera pour l'occasion avoir trouvé plus "absurde" que lui dans la candidature de Jean-Louis Tixier-Vignancour (candidat de l'extrême-droite). Ironie du sort, le fantaisiste tire définitivement sa révérence le 9 février 1975, dix ans pile après sa plaisanterie.

Pour aller plus loin

Les temps sont durs, votez mou ! Chronique de Patrick Cohen, matinale de France Inter (3 mai 2013)


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