Aller au contenu principal
1986, les jeux de rôles débarquent en France

1986, les jeux de rôles débarquent en France

A l'occasion de la Fête mondiale du jeu, remontons le temps pour retourner au milieu des années 80 lorsque les jeux de rôles s'imposaient en France, enflammant l'imaginaire des amateurs de jeux… de 7 à 77 ans.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 24.05.2019 - Mis à jour le 24.05.2019
Les jeux de rôle - 1986 - 03:57 - vidéo
 

Les jeux de rôles, apparus à la fin des années 70 aux Etats-Unis, connaissent un véritable boum au milieu des années 80 en France. Ce reportage de 1986, de France3 Pays de Loire nous entraîne dans les emprises du club "Stratèges et maléfices" où se déroule une partie animée. Ce jour-là,un personnage a été tué… Les dés représentent le hasard ou la fatalité, mais une chose est sûre, lorsque le sort est jeté, le destin du joueur doit s'accomplir.

Chaque jeudi soir, Ardon le paladin, Selda la magicienne s'installent autour d'une table et plongent pour plusieurs heures dans leur univers fantasmagorique préféré. Tous incarnent un personnage fictif qu'ils ont choisi  (un mage, un chevalier, une fée ou un elfe...), symbolisé par une figurine de plomb. Dans les jeux de rôles, la créativité représente une part essentielle du plaisir des joueurs. Le maître du jeu invente le scénario et le monde fantastique ou féerique dans lequel il se déroule : "Je connais bien les joueurs et les personnages et les réactions de chacun dans une situation donnée et moi ça m'aide à bâtir l'histoire, sachant qu'un personnage va réagir d'une certaine façon à une situation donnée. C'est une des caractéristiques de ce jeu-là, que les personnages soient très typés donc ils vont avoir des réactions presque caricaturales à la limite."

Sa passion pour les jeux de rôles, ce joueur l'explique par la possibilité d'évasion qu'ils lui procurent : "Le désir de se changer un petit peu de la réalité". C'est le rêve, c'est se faire plaisir. Une personne qui travaille dans la réalité huit heures par jour dans un bureau, on peut supposer que le soir, elle est contente d'aller se battre en duel avec un monstre qu'elle ne rencontrera jamais dans la réalité."

Les revues spécialisées avec jetons, dés, cartes à pouvoir et autres figurines en plomb s'arrachent dans les librairies ou les marchands de journaux. Un jeu de rôle peut durer des heures, des mois voire des années. Le personnage incarné colle parfois à la peau. C'est l'éternel combat du bien et du mal. L'assassin doit faire le mal, le paladin défendre de bien.

Vivre dans le rêve ou rêver sa vie ?

Difficile parfois de ne pas mélanger imaginaire et réalité. Certes, il s'agit de jeu mais l'émotion ressentie par le joueur peut-être très puissante comme l'explique ce pratiquant du club "Stratèges et maléfices" : "Ça peut aller très loin, le pire qui puisse arriver à un joueur, enfin à un personnage, c'est de mourir et c'est de se faire tuer un joueur dont le personnage meurt. Ça peut aller jusqu'à le choquer deux ou trois jours."

Pourtant, en 1990, le psychologue Claude Pigott se montrait rassurant, en tout cas pour les jeux en grandeur nature. Il n'y avait à son avis pas de risques de dérapages à partir du moment où les gens savaient qu'ils jouaient un rôle, étaient déguisés et le savaient : "Après, ils déposent les armes, se déshabillent et rentrent chez eux..." Par contre, il mettait en garde sur les jeux de table qui pouvaient s’éterniser : "Il peut y avoir un risque de dédoublement de personnalité."

Quoi qu'il en soit le mot-clé c'est EVASION ! Tous cherchent à s'évader du réel et du morne quotidien, comme l'avouait ces joueurs dans l'émission Cocktail, en 1987.

Donner chair au personnage

Les dés, les figurines, c'est bien mais incarner son personnage en chair et en os, c'est encore mieux. Et effectivement, les jeux de rôles se prêtent particulièrement à une certaine forme de réalité. Le club de jeux de rôle "stratèges et maléfices" organise d'ailleurs aussi des jeux de rôles grandeur nature. Cette fois-ci, les protagonistes se retrouvent dans un château habité par un vampire... Tous les personnages sont déguisés pour mieux incarner leur personnage. Ils disposent d'un certain nombre de points de vie. Lorsqu'ils sont épuisés, le personnage meurt. Le jeu est évolutif et fluctue en fonction de la réaction des joueurs au scénario concocté par le maître du jeu. Lorsque le vampire mord sa victime, on s'y croirait !

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.