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1970, Yukio Mishima se suicide par harakiri

1970, Yukio Mishima se suicide par harakiri

Le 25 novembre 1970, l'écrivain japonais Yukio Mishima se suicide par harakiri, à l'âge de 45 ans. Sa mort violente va marquer les intellectuels français, et notamment Marguerite Yourcenar, qui lui consacrera un essai en 1981.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 25.11.2020 - Mis à jour le 25.11.2020
Mishima à propos du livre Après le banquet - 1966 - 05:54 - vidéo
 

Yukio Mishima est un écrivain japonais, né le 14 janvier 1925. Elevé dans la tradition impériale et traditionnelle du Japon de son enfance et de son adolescence par un père autoritaire, il reçoit de la part de sa mère et de sa grand-mère les encouragements pour assouvir sa passion de la lecture. Les culture allemande et française façonnent sa construction intellectuelle. Il étudie le droit allemand. Après la Seconde Guerre mondiale à laquelle il ne participe pas, il embrasse définitivement la carrière d'écrivain. Il publie en 1949 Confessions d'un masque dans lequel transparaît son homosexualité.

Suivent d'autres romans remarqués, tels Le Pavillon d'or, en 1956, et Après le banquet, en 1960. Pour ce dernier livre, il est interviewé à Paris en 1966 dans l'émission A la vitrine du libraire. Son traducteur français le présente alors comme l'auteur « à la tête de l'élite des écrivains japonais ».

Pour Yukio Mishima, la littérature japonaise contemporaine est une « synthèse entre l'apport occidental, important, et les formes nationales traditionnelles ». L'écrivain japonais définit ensuite sa propre oeuvre une « synthèse entre esthétique et psychologie ». Parmi ses influences, il cite Raymond Radiguet, qu'il « admire beaucoup » et notamment son livre Le bal du comte d'Orgel, qui l'a « beaucoup frappé, jeune ».

Au cours des années 1960, Yukio Mishima est pressenti à plusieurs reprises pour recevoir le prix Nobel. C'est finalement son mentor, l'écrivain Yasunari Kawabata, qui reçoit la prestigieuse distinction en 1968. Il développe des idées nationalistes et traditionalistes, s'engage en 1967 dans les forces japonaises d'autodéfense. Comprenant qu'il est trop tard pour recevoir à son tour le prix Nobel, Yukio Mishima met un point final à sa dernière oeuvre, la tétralogie intitulée La mer de la fertilité, et se prépare à terminer sa vie de la façon la plus éclatante et dramatique qui soient.

Le 25 novembre 1970, il se rend au quartier général du ministère de la Défense et tente d'entraîner les soldats en faveur du Japon traditionnel et de son empereur. Devant leur hostilité, il se suicide par « harakiri » (un suicide traditionnel du Japon des Samouraï aussi dénommé « seppuku »), en s'ouvrant le ventre à l'aide d'un sabre. Puis, c'est un kaishakunin, l'un de ses compagnons, qui poursuit le cérémonial de la mise à mort en procédant, après plusieurs tentatives, à sa décapitation. 

Une mort d'une grande violence qui va marquer le monde littéraire en France. Quelques mois plus tard, l'écrivain Tadao Takemoto, invité sur le plateau de l'émission Post scriptum, tente d'apporter une explication à ce geste.

Le 16 janvier 1981, sur le plateau d'Apostrophes, Jean d'Ormesson et Marguerite Yourcenar évoquent à leur tour la mort de Yukio Mishima. Yourcenar, qui vient de lui consacrer un essai, intitulé Mishima ou la vision du vide, estime que « la mort de Mishima est une de ses oeuvres, et la plus soigneusement préparée de ses oeuvres. » 


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