Nouvel An chinois : l'année du dragon, celle qui revient tous les 12 ans et qu'il ne faut (surtout) pas rater

L'ACTU.

La nouvelle année chinoise ne commence jamais à la même date. En 2024, elle débute le samedi 10 février et sera marquée par le signe du dragon (ascendant bois), seul animal mythique de l'horoscope chinois. Déjà considéré comme extrêmement bénéfique, associé au bois, il est synonyme de croissance, de créativité et de renouveau. La dernière année dragon-bois remonte à 1964.

Contrairement à notre calendrier grégorien basé sur la révolution solaire en 365 jours, le calendrier chinois est luni-solaire, basé à la fois sur le rythme du Soleil et les cycles de la Lune. Chaque année est associée à l'un des douze animaux de l'horoscope chinois. Respectivement : le rat, le bœuf (ou buffle), le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon. Ces animaux reviennent tous les douze ans, cette année, il s'agit du dragon, la prochaine année du dragon sera donc célébrée en 2036.

Le Nouvel An chinois se célèbre en Chine, mais également dans de nombreux pays asiatiques tels le Vietnam, la Corée du Sud, l'Indonésie ou la Malaisie... et même en France où la communauté asiatique ne déroge pas à la tradition. Le dragon tient une position particulière dans l'astrologie chinoise comme nous le raconte nos archives. Il est considéré comme le plus puissant des douze signes du zodiaque. C'est ce que nous apprend l'archive disponible en tête de cet article.

L'ARCHIVE.

« Signe de chance et de puissance, le dragon, selon l’astrologie asiatique apporte la pluie indispensable à la culture du riz. Harmonie et richesse pour l’année à venir ». Nous remontons le temps jusqu'en 1988. Ce reportage diffusé dans le 13 h00 d'Antenne 2 est intéressant, car il montre comment cette tradition structurait la communauté vietnamienne installée en France, à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine.

À cette époque, l'arrivée des « Boat People » était encore fraîche et pour les 43000 « Vietnamiens de France », comme les nommait le commentaire, ces festivités étaient l’occasion de se retrouver et de se souvenir de leur pays natal. Danses traditionnelles, musiques, défilés... C'était aussi une manière de perpétuer la tradition pour les enfants qui n'avaient pas connu le pays de leurs parents, « les enfants qui ne parlent plus la langue », précisait le membre d'une association.

Mais pour les exilés, comme un homme de 60 ans arrivé 4 ans plus tôt, qui ne parlait pas français, le moment était à la fois festif et triste, car il lui rappelait qu'il était loin du Vietnam. « J’espère que l’année du dragon apportera plus d’indépendance à mon pays pour pouvoir y rentrer », confiait-il avec mélancolie.

Qui dit fête, dit repas de fête. En cuisine, on s'agitait, mais là encore, il était question de tradition. Au pays, on préparait le repas une semaine avant, racontait une femme, pour pouvoir rester avec la famille et les amis pendant les trois jours de fête sans travailler. La tradition avait du bon !

La danse du dragon

Le dragon tient une place particulière dans l'astrologie. Nous l'avons vu, c'est le seul animal imaginaire des douze signes et l'archive ci-dessous, qui date de 2000, nous explique ce qu'il représente. Il est constitué de plusieurs animaux (cheval, cerf, serpent) qui unissent leur force symbolique pour engendrer un être très puissant. Les personnes nées sous le signe du dragon sont charismatiques et dominantes (Vladimir Poutine, Che Guevara, John Lennon ou encore Bruce Lee sont dragons). Sa force bénéfique est excellente pour les bébés qui naîtront sous sa protection. Une jeune femme interrogée encourageait d'ailleurs à procréer une année régie par le dragon.

Autre particularité, c'est le seul animal à posséder une danse. Cette fameuse danse traditionnelle très populaire qui anime les défilés chaque année où l'on suit le dragon qui doit attraper une perle symbolisant le Soleil. Dans le reportage réalisé à Beauvais, une quinzaine d'acrobates de l’opéra traditionnel de Taïwan effectuaient la danse faisant se mouvoir un dragon d'une trentaine de mètres.

Symbole d'intégration

« Le dragon apporte un grand changement que tout le monde espère ». Le reportage suivant nous mène à Papeete et à Tahiti, en janvier 2012. Une importante communauté chinoise assistait aux festivités du Nouvel An chinois. L’occasion d’apprendre ce que représente le dragon dans le calendrier chinois, « celui qui va de l’avant en tout lieu », ses symboles associés et les façons dont il est célébré. De nombreuses personnes se rendaient également dans un temple pour présenter leurs vœux et offrir des offrandes aux dieux « pour demander la protection contre les mauvais esprits ».

La célébration de la nouvelle année hors de Chine reste un moyen d'intégration et de partage des valeurs. Et les hommes politiques l'ont bien compris, n'hésitant pas à se mêler à la foule, notamment à Paris, dans le 13e arrondissement où vit la plus ancienne communauté arrivée dans les années 1970.

Toujours en 2012, la politique s'était donc mêlée aux festivités, avec le passage de François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle, mais aussi de Claude Guéant, ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy qui espérait bien se faire réélire. Profitant du nouvel An Chinois, le ministre était venu souligner la remarquable l'intégration de la communauté chinoise dans le pays, la citant en exemple. Dans un restaurant de China Town, il déclarait que les Asiatiques constituaient les « forces vives de notre pays ajoutant, chacun sait que vous êtes des éléments moteurs de la vie de notre région francilienne. Et cette intégration aux valeurs de la France, eh bien, c’est exactement la politique que le gouvernement conduit en matière d’intégration ».

Dans les rues, les badauds eux, espéraient que le dragon d'eau leur apporterait santé, prospérité et argent. Il porta sans doute chance à François Hollande qui devint le nouveau président de la République quelques mois plus tard. Qui sait, le dragon lui a peut-être vraiment porté bonheur...