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Les combats des féministes ukrainiennes et russes contre Vladimir Poutine

Les combats des féministes ukrainiennes et russes contre Vladimir Poutine

Focus sur les Pussy Riot ou les Femen qui combattent la politique du président russe.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.03.2022
 

La Journée internationale des droits de la femme se célèbre dans de nombreux pays et prend toute son importance en Russie et en Ukraine, où sont nés deux mouvements féministes particulièrement critiques envers la politique de Vladimir Poutine : les Pussy Riot et les Femen.

Les Pussy Riot (« émeute de chattes », en anglais) est un collectif organisé autour d'un groupe de punk rock féministe russe. Il a été fondé en 2011 à Moscou pour promouvoir les droits des femmes en Russie. Il s'est notamment fait remarquer en 2012 en s'opposant à la campagne du Premier ministre Vladimir Poutine pour l’élection présidentielle.

Les Pussy Riot ont été sévèrement punies pour leurs happenings. À la suite d'une exhibition jugée profanatoire, une prière punk dans une église orthodoxe, trois des Pussy ont été condamnées le 17 août 2012 à deux ans d'emprisonnement en camp de travail pour vandalisme et incitation à la haine religieuse. Ekaterina Samoutsevitch sera libérée en septembre 2012. Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina retrouveront la liberté en décembre 2013.

Les femmes dénoncent Poutine

L'archive en tête d'article est une interview de Nadejda Tolokonnikova interrogée par Augustin Trapenard, le 19 mars 2016, dans l’émission « Boomerang » sur France Inter. Au micro de l'animateur, la militante féministe décrit la relation entre son collectif et Vladimir Poutine, qualifié de « dictateur ». La jeune femme le comparant à « Hitler », et dénonçant la complaisance des médias publics russes placés sous la coupe du pouvoir en place, une « grosse machine de propagande » qui, selon elle, cache la vérité au peuple russe.

Nadejda Tolokonnikova explique que pour contrer cette censure, le collectif a créé son propre média. « Il faut écouter la vérité ! On a un gros problème chez nous (…) les gens ne peuvent pas accéder aux informations. C’est la même chose avec Poutine, c’est pourquoi on a lancé notre propre média "MediaZona"», dit-elle.

Hors de Russie, d'autres femmes ont également décidé de combattre Poutine, ce sont les Femen. Ce mouvement féministe est né en 2008 en Ukraine. Les militantes de cette organisation défendent les droits des femmes et sont connues pour leurs actions menées seins nus. En 2012 l'une de ses fondatrice expliquait ce choix : « Une femme toute nue, avec seulement une pancarte, elle est fragile face à la violence de la police. c'est à l'image de notre démocratie en Ukraine. » Créé entre autres par Anna Hutsol, ce groupe dispose de figures médiatiques comme Inna Shevchenko, notamment interrogées dans la vidéo ci-dessous, en 2012, alors que les Femen venaient de fuir l'Ukraine, pourchassées par les services secrets. Les militantes ukrainiennes, installées en France, cherchaient à recruter des volontaires qui voudraient bien mettre en avant leur beauté et leur nudité.

« Aujourd’hui les hommes n’écoutent pas les femmes, ce qui les intéressent c’est voir des femmes nues,et ça on l’a compris. On n’a pas d’autre choix pour se faire entendre ». ( La fondatrice du mouvement, Inna Shevchenko)

Les Femen dénoncent de manière régulière la politique de Vladimir Poutine, son autoritarisme et son ingérence dans la politique ukrainienne. Chacun de ses déplacements à l'étranger est une occasion pour elles d'exprimer leurs revendications. Comme ci-dessous, en 2013, en Allemagne, les Femen faisaient irruption au cri de « Fuck dictator » sur le stand Volkswagen lors de l'inauguration de la plus grande foire industrielle du monde où se trouvaient Vladimir Poutine et Angela Merkel. Lors de sa conférence de presse, le président russe déclarait non sans ironie : « J'ai apprécié cette manifestation. Vous devriez remercier ces jeunes femmes ukrainiennes, sans elles, on n'aurait pas autant parlé de cette foire. »

Les Femen en Allemagne contre Poutine
2013 - 00:50 - vidéo

Autre fait d'armes des Femen, le 16 octobre 2014, lorsque seins nus et couvertes de vin rouge, elles manifestaient au centre de Milan pour protester contre la venue de Vladimir Poutine au sommet Asie – Europe rassemblant une cinquantaine de chefs d’Etat. « Nous pensons qu’accueillir Poutine, lui serrer la main, c’est ignorer l’ignoble torture, les assassinats et la guerre en Ukraine, qui ont été lancés et soutenus par Poutine », déclarera l’une d’elles, avant de disparaître dans le métro, pourchassée par la police.

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