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L'État et l'armée face aux économies : je t'aime, moi non plus

L'État et l'armée face aux économies : je t'aime, moi non plus

Le 26 février 2024, Emmanuel Macron n'a pas exclu un éventuel envoi de troupes au sol en Ukraine, provoquant surprise et critiques. Mais l'armée française pourrait-elle soutenir un tel effort de guerre ? En effet, depuis plusieurs décennies, ses plus hauts cadres ne cessent d'alerter sur la baisse des moyens consacrés à la défense du pays. Un malaise que les archives éclairent parfaitement.

Par Florence Dartois - Publié le 29.02.2024
 

L’ACTU.

Le lundi 26 février 2024, à l’issue d’une conférence de soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron a prononcé une phrase qui a provoqué l’émoi et les critiques. Il a en effet déclaré qu’il n’excluait pas « l’envoi de troupes au sol en Ukraine », avant d’ajouter : « Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ». Cette déclaration est en contradiction avec celle du 14 juillet 2022, quelques mois après le début du conflit, dans laquelle il avait affirmé : « Nous voulons stopper cette guerre sans nous impliquer dans cette guerre ».

Mais l’Europe a-t-elle les moyens de tenir cette promesse ? Depuis le début du conflit en Ukraine, l’UE a augmenté ses efforts en matière de défense. Un postulat qui paraissait encore impensable quelques mois plus tôt. En France, Emmanuel Macron a parlé de reprise d’une « économie de guerre », l’Allemagne a annoncé mettre un terme à 80 ans de pacifisme, tandis que la Pologne a procédé à un réarmement massif, multipliant les importations d’équipements. Plus récemment, la Suède, historiquement neutre, a intégré l’OTAN.

Si les pays de l’UE s’accordent sur un réarmement, reste à l’organiser, car depuis plusieurs décennies, les pays de l’UE, notamment la France, se livraient majoritairement à un « désarmement silencieux », formule employée par le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton. Un désarmement justifié, dans l’hexagone en tout cas, par l’existence d’une dissuasion nucléaire et par la nécessité d’effectuer des économies budgétaires. Les archives montrent bien la dichotomie qui existe entre la nécessité de maintenir une armée en bon état et qui soit capable de défendre le pays en cas de conflit et celle de faire des économies, donc des coupes budgétaires.

LES ARCHIVES.

La défense a un coût et à l’approche du vote des lois de programmation militaire, on assiste régulièrement à des bras de fer entre pouvoir et « grande muette », qui pour l’occasion, n’hésite pas à s’exprimer dans les médias. Nous avons sélectionné dans nos archives quelques exemples marquants d'alertes, à l'image de la dernière crise en date, celle de 2017.

La crise inédite du 14 juillet 2017

En juillet 2017, un bras de fer oppose le président Macron, fraîchement élu, à son chef d’état-major, le général Pierre de Villiers. À l’époque, le président, qui est également le chef des Armées, avait annoncé une réduction du budget militaire de 850 millions d’euros. Cette coupe importante - et imprévue - avait déplu au général qui occupait sa fonction depuis 2014.

Cette annonce venait, à ses yeux, contredire la promesse présidentielle de porter le budget des armées à 2% du Pib à l'échéance de 2025 (contre 1,4% au moment de l’élection) et mettait en péril la sécurité du pays. Oubliant son devoir de réserve, le gradé l’avait fait savoir publiquement le 14 juillet 2017 en publiant une tribune dans Le Figaro intitulée : « Soyons fiers de nos armées françaises ». Dans ce texte, il écrivait : « Nos armées sont confrontées à une forte tension avec un niveau d'engagement très élevé et un contexte budgétaire compliqué. Ce grand écart n'est pas tenable. »

Ce « couac » inédit avait provoqué la colère du chef de l’État et perturbé la fête nationale du 14 juillet, les deux hommes s'affichant distants lors de la descente des Champs-Élysées. C’est ce que raconte l’archive disponible en tête d’article, extraite du 13 heures de France 2 du 14 juillet 2017. Elle relate les coulisses du « clash » entre les deux hommes. Le président recadrant sèchement - et publiquement - le plus haut gradé français : « Il n'est pas digne d'étaler certains débats sur la place publique. J'ai pris des engagements. Je suis votre chef. Les engagements que je prends, devant nos concitoyens et devant les armées, je sais les tenir et je n'ai, à cet égard, besoin de nulle pression et de nul commentaire. »

Fait sans précédent en France depuis plus de 50 ans, le général Pierre de Villiers, démissionnait le 19 juillet suivant. Il marquait ainsi de manière très officielle les désaccords l'opposant au président de la République. Dans sa lettre de démission, le général employait des mots forts : « Je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français. »

Désamorcer la crise

Le lendemain, sur le plateau du 20 heures de France 2, Florence Parly, ministre des Armées, était à la manœuvre pour tenter de calmer les esprits. Tout en reconnaissant la « contribution du ministère des Armées à la solidarité nationale et gouvernementale » pour pallier les « impasses budgétaires », elle réitérait la promesse de campagne du président d’augmenter le budget des armées « d’ici à 2025 ».

Le même jour, le président s'affichait dans une « opération de séduction » auprès des militaires, en se rendant sur la base aérienne d’Istres, en compagnie du nouveau chef d'état-major des armées, François Lecointre. En combinaison de vol, Emmanuel Macron rendait hommage au sens de la responsabilité de l'armée, à sa rigueur, sa force de caractère. Le chef des Armées se présentait comme rassurant, l’armée ne sera pas lésée.

« Nous méritons collectivement mieux qu'un tel débat. Je n'accepterai aucun discours de défaite en la matière » (...) « Cette augmentation du budget, dans une année où aucun budget, autre que celui des armées, ne sera augmenté, est inédite. Je veux que vous en mesuriez l'importance ».

Si la situation s'est envenimée à ce point entre le chef d’état-major et l’Élysée, c’est sans doute parce que la situation des armées n’avait cessé de se dégrader au fil des années. C'est ce que décrivent les archives présentées ci-dessous. Notre sélection non exhaustive débute par la crise de 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en Russie, avec une déclaration de François Fillon.

En finir avec un service militaire dispendieux ?

À l’époque, le Parlement critique le budget militaire défendu par Paul Quilès, ministre de la Défense en 1985. L'année suivante, son remplaçant, André Giraud, le juge insuffisant aux vues des missions demandées à l'armée.

Pour faire des économies, François Fillon, député RPR de la Sarthe et président de la commission Défense à l’Assemblée nationale, préconise (déjà) une réforme du service militaire obligatoire. Le député souhaite le remplacer au profit d’une armée de métier. Voilà comment il justifie sa position : « Personne ne croit à la capacité de notre pays à mobiliser ses réserves en cas de crise (...) Tout le monde sait aussi que la crise avec l’Est, si elle avait lieu un jour, serait courte (...) Personne ne pense que nous pourrions nous engager dans une longue guerre avec des besoins en effectif considérables. »

Plateau invité : François Fillon
1986 - 00:00 - vidéo

« Nous n’avons plus les moyens financiers de payer le niveau de Défense dont nous avons besoin. Il va falloir faire un certain nombre de sacrifices. Je préférerais qu’on ait des hommes mieux formés et mieux armés, plutôt que beaucoup de conscrits qui perdent leur temps dans les casernes ». (François Fillon, député RPR de la Sarthe et président de la commission Défense à l’Assemblée nationale)

Préserver la dissuasion nucléaire

En 1988, la situation semble s'inverser, François Mitterrand est critiqué pour la prochaine loi de programmation militaire qui alloue davantage de moyens « à la Défense qu’à l’Éducation nationale », mais ces moyens concernent en priorité la dissuasion nucléaire, comme le montre l'intervention ci-dessous. Il est interrogé à bord du bateau-école Jeanne d’Arc, ancré en rade de Brest. Le président rappelle que la stratégie de la France repose, depuis la Guerre froide, essentiellement sur la dissuasion nucléaire. Une dissuasion certes modeste (comparée aux USA et à l’URSS) mais suffisante pour empêcher toute velléité belliqueuse à l'encontre de la France.

Au regard des moyens limités du pays, il insiste sur cette priorité : « Nous continuons à assurer la Défense du pays avec nos moyens (…) mais surtout, nous ne voulons pas passer d'une situation de défense et de dissuasion à une situation offensive ou agressive. Il n’en est pas question. Ce serait d’ailleurs ridicule. »

Dans une période où les deux Grands discutent de la diminution de leur arsenal nucléaire, François Mitterrand plaide pour le désarmement mondial. Il aborde aussi une problématique, aujourd’hui au centre des discussions : la « Défense européenne commune ». À l’époque, elle n’est pas encore concevable : « Pour parvenir à une Défense commune, il faudra d’abord disposer d’une politique commune, pas seulement une économie. On y travaille dès maintenant avec l’Allemagne. L’Europe ne peut pas parler d’une seule voix sur la question militaire, c’est prématuré. » En attendant une Union européenne de la Défense, le chef de l’État assume le coût de la Défense française.

« Est-ce que la perte de souveraineté et de liberté ne coûte pas encore plus cher (…) il faut bien assurer la liberté et l'indépendance de la France et des Français ».  (François Mitterrand, président de la République (1981-1995))

Un premier général lanceur d’alerte

« La finalité de la défense, c’est d’empêcher la guerre ». Les propos rassurants du chef de l’État dans l'archive précédente ne dissimulent pas la naissance d’un malaise au sein des armées. En avril 1989, quelques semaines avant la réactualisation à la baisse de la loi de programmation militaire 1987-1991 devant le Parlement, et bien avant 2017, un général lançait déjà un avertissement médiatisé. C'est ce que montre l'archive suivante.

André Dubroca était général de brigade aérienne. C’est lui qui, en 1966, avait effectué le premier tir d’une arme nucléaire française au-dessus du Pacifique. C'est dire son crédit. Si Pierre de Villiers a choisi la presse pour s'exprimer en 2017, lui, il a écrit un livre. Dans son ouvrage intitulé La France sans défense, il se fait l’avocat de ceux qui estiment que le système de Défense français est carencé malgré le nucléaire dissuasif.

Lors d'un entretien accordé au JT Aquitaine Midi, il décrit la situation difficile des corps d’armées, le mauvais emploi des budgets et l’incohérence des décisions, mais aussi son pessimisme quant aux capacités militaires de la France à se défendre en cas de conflit. Il évoque notamment la vulnérabilité des bases aériennes en cas de guerre surprise. Il critique également le choix de l'avion « Rafale » ou du futur « Rafale », « pas à la hauteur des progrès techniques ».

Tout comme François Fillon, vu plus haut, il préconise l’adoption d’une armée de métier, avec des professionnels formés, évoquant « un contre-sens » pour la conscription universelle obligatoire qui existait alors.

« Nos 450 avions de combat ne résisteraient pas longtemps en cas d'attaque... »

À l'époque, comme en 2017, la polémique suscitée par ses propos concernant une baisse annoncée du budget 1987-1991 des armées avait été éteinte par un communiqué du Premier ministre Michel Rocard. Il assurait qu’il n’avait « jamais été envisagé de réduire les crédits militaires, mais seulement de reconsidérer le rythme de leur progression. » Voilà qui rappelle les propos de Florence Parly évoqués plus tôt dans cet article.

Une armée tripartite vacillante

En 1991, deux ans après la loi de programmation, force était de constater que le matériel et l’armement de l’armée étaient d’une vétusté inquiétante. Une mission française en Arabie saoudite, en pleine Guerre du Golfe, révélait au grand jour les nombreuses carences de la politique de défense française. En cause : les choix politiques, les réductions de budget, l'étalement des programmes (évoqué plus tôt) et le poids des lobbys industriels.

C’est ce que montre l’archive ci-dessous, diffusée le 6 mars 1991. Le sujet pointe la complexité de l’armée, avec une superposition de « trois armées différentes, chacune « avec sa logique et ses besoins » et « dispendieuses » : le contingent des appelés « qui ne se battront certainement plus jamais, mais coûtent cher », la dissuasion nucléaire « qui absorbe 30% de la défense » et l’armée des professionnels « amenés à se battre de plus en plus souvent » sur une multitude de terrains. L'armée française réclame à tout prix un renouvellement de son matériel et une professionnalisation de son armée.

Carences/armee Française
1991 - 00:00 - vidéo

« Des jaguars fatigués, sans radars, qui ne peuvent donc pas voler la nuit. Des chars, des MX30, les plus vieux et certainement les plus vulnérables des champs de bataille. Des régiments qu’il a fallu professionnaliser en catastrophe pour qu’ils puissent partir dans le Golfe. Un porte-avion transformé en porte-camion et surtout, un état-major français privé de moyens d’observation autonomes, donc dépendant des satellites américains. »

Des hélicoptères obsolètes

En 2002, la situation ne s’est pas améliorée. Le service militaire a bien été suspendu depuis 1997. La nouvelle loi de programmation militaire doit être votée en septembre, et l’urgence est de remplacer des matériels dépassés. Le président Jacques Chirac le rappelait lors de son interview du 14 juillet et faisait des « réparations » une « priorité ».

À l’époque, beaucoup d'équipements ne sont plus en état de fonctionner et les militaires ne s’en cachent pas. C'est le cas de nombreux hélicoptères hors d’âge comme les « Puma usés » après 30 années de service. Même chose pour l’hélicoptère de combat anti-char « Gazelle », de 30 ans d’âge. Le temps passé dans les hangars en réparation augmente, les pilotes ne volent plus, les mécaniciens cherchent des parades et les accidents surviennent. Etat des lieux à Étain, dans la Meuse, avec ce reportage diffusé dans le 20 heures de TF1 le 23 juillet 2002.

Des effectifs en baisse, mais des drones

« L'armée va donc se façonner pour intervenir plus vite et moins longtemps ». Onze ans plus tard qu’en est-il de la capacité opérationnelle de l'armée française et de ses moyens ? En août 2013, le 20 heures de France 2 dresse un bilan, alors que la nouvelle loi de programmation militaire présentée par Jean-Yves Le Drian prévoie une baisse des effectifs, notamment dans les états-majors (16 000 personnes). La nouveauté : une augmentation des moyens alloués au Renseignement, notamment pour lutter contre le terrorisme et le recourt aux drones.

« 23 500 postes seront supprimés dans les 6 ans à venir, auxquels il faut ajouter les 10 175 postes de la précédente loi de programmation militaire ce qui devrait entraîner la fermeture de 6 régiments sur 80  ».

2014 : nouvelle gronde de la « grande muette »

Le gouvernement en quête de 50 milliards d’économies lorgne sur le budget déjà affaibli des armées. Engagée dans un processus de restrictions financières depuis plusieurs années, l’armée française diminuée déclare avoir de plus en plus de mal à assurer ses missions. Quant aux hélicoptères déjà défaillants en 2002, ils célèbrent leurs 40 ans ! Un anniversaire dont se serait bien passé les militaires.

Dans l'archive ci-dessous, les propos du général Vincent Desportes, professeur à Sciences Po, sont inquiétants, il estime qu'une part non négligeable du matériel militaire est hors d'usage : « Les armées n’ont pas assez d’argent pour acheter des pièces de rechange, un avion sur deux ne peut pas décoller, un bateau sur deux ne peut pas naviguer, un véhicule sur deux de l’armée de terre ne peut pas avancer ! »

Face à l'annonce de nouvelles coupes dans le budget militaire, une partie de l'état-major des armées, dont Pierre de Villiers, fait part de son inquiétude au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Ils se mettent d’accord pour démissionner si les coupes sont confirmées. Le ministre relaye leurs doléances dans un courrier au Premier ministre Manuel Valls. Ce dernier se veut rassurant, leur assurant que le budget sera maintenu.

Coupes budgétaires dans la défense
2014 - 00:00 - vidéo

« On est arrivé à l’os et là, ce n’est plus possible, ou alors, on revoit les missions de la France » ! (Patricia Adam, présidente PS de la commission de la défense à l'Assemblée Nationale)

Modernisation et perte d’autonomie

La modernisation tant attendue de l’armement passe par la disparition d’une arme emblématique. Après 40 ans de bons et loyaux services, le célèbre fusil d'assaut Famas, surnommé « clairon », traditionnellement fabriqué en France est abandonné. À compter de 2017, il doit être remplacé par une arme plus moderne, qui sera, elle, fabriquée à l'étranger... L’Italien Beretta est évoqué. Finalement, en 2016, après la fermeture de l'usine de Saint-Étienne, c'est le HK 416 allemand qui remporte le nouvel appel d'offre. Le 13 heures de TF1 rend un hommage appuyé au Famas, tout en soulignant la fin de l’autonomie française en matière d’armement.

« Depuis l'arrêt de la fabrication du Famas, on n'a pas vraiment de politique industrielle d'armement autour de l'arme légère, dite d'infanterie, en France. Donc, le savoir-faire va disparaitre petit à petit. » (Guillaume Verney-Carron, le directeur général de l'entreprise Verney-Carron)

Soutien à l’Ukraine, mais sans intervention

24 février 2022. C’est dans ce contexte tendu que la France, aux côtés de l’OTAN et d’autres pays de l’UE, s'engage à aider l’Ukraine contre l’attaque russe, en lui fournissant une aide financière, des armes et des équipements militaires. C'est ce qu'annonçait le jour même, Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Dans son intervention dans le 20 heures de TF1, il repousse toute intervention militaire directe.

En juin 2022, la France avait fourni près de 2 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine. Une partie sous forme de matériel militaire, notamment une dizaine de canons CAESAr, acronyme de « camion équipé d'un système d'artillerie », engagés rapidement dans la bataille du Dombass comme le montrait un reportage de TF1. En visite à Kiev, Emmanuel Macron présente le canon comme la « meilleure technologie au monde ». Il esquive en revanche la question de la journaliste qui lui demande si la France est en capacité de livrer les 18 CAESAr promis.

En décembre 2022, à bord du porte-avion Charles de Gaulle, au large de l’Égypte, après une nouvelle livraison de lance-roquettes, le président français réaffirme la capacité de la France à tenir ses engagements vis-à-vis de l’Ukraine et de travailler sur de nouvelles livraisons, tout en ne rentrant pas en conflit direct.

« J’ai toujours une ligne très claire. Nous aidons l'Ukraine à résister. C'est la meilleure garantie sécurité pour elle et pour nous-mêmes, mais nous ne le faisons jamais en réduisant notre capacité propre à nous défendre. Nous ne le faisons jamais en prenant le risque d'être partie prenante au conflit. Voilà les deux lignes rouges » (Emmanuel Macron, président de la République)

Avant 2022, la France en disposait de 76 exemplaires de canons CAESAr. Fin janvier 2024, elle en avait cédé 49 à l'Ukraine. Dans le cadre de la « coalition artillerie », pilotée par la France et les États-Unis, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, annonçait pouvoir en financer encore 12 autres, soit une somme de 50 millions d’euros. Pour armer les canons, l'UE s'est donné pour objectif de fournir à l'Ukraine un million de munitions d'ici au printemps 2024. La France quant à elle vise un parc de 109 de ces canons pour sa propre armée en 2030.

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