Sur les routes de Kabylie

Voyage en Kabylie avec des étapes à Tizi Ouzou, Fort National, Michelet, Djemaa, Ait Larbaa, Beni Yenni, et quelques autres beaux villages perchés. De Tizi Ouzou, où a lieu chaque semaine un marché pittoresque, en suivant une route sinueuse de montagne on arrive à Fort National en plein pays Kabyle. Cette ville est un point de ralliement pour les hommes en partance pour la France. Ces immigrés contribuent à faire vivre leurs parents restés au pays et le bureau de poste de Fort National ne désemplit pas des femmes et vieillards venus chercher l'argent envoyé de France. Les villages de Kabylie, souvent construits sur des crêtes, vivent grâce à l'élevage des moutons, aux maigres récoltes d'orge et de seigle cultivés à flanc de côteaux, aux oliviers plantés en nombre par les Français. A Yakouren, une forêt de chênes liège est exploitée pour son liège. A Michelet, les Français ont ouvert une école d'arboriculture, ainsi qu'un dispensaire et un ouvroir destiné à l'éducation des fillettes. L'Hôpital Sainte Eugénie reçoit les habitants de la région, assurant la prévention et les soins. Le marché de Djemaa est célèbre pour la vente de bestiaux et sa boucherie en plein air. De là on peut visiter les beaux villages de Ait Larbaa et de Beni Yenni, centres de l'artisanat kabyle. La France considérant le peuple kabyle comme "évolué", a nommé des maires kabyles pour diriger certains centres municipaux. A Tassaft Ouguemoun, le conseil municipal est composé entièrement de kabyles. A ce "peuple évolué" la France a apporté une vie démocratique, lui permettant de participer aux élections. La France se devait d'apporter également aux Kabyles les bienfaits de l'éducation. Taourirt Mimoun possède la plus ancienne école française d'Afrique, construite en 1883. Une école récente propose aux filles instruction et cours de couture.