Générations future met en évidence la présence de pesticides dans les cheveux des enfants

Vivre à la campagne, près des zones cultivées serait-il dangereux pour la santé ? Une étude de Générations futures met en évidence la présence de dizaines de pesticides sur les cheveux des enfants vivant en zones rurales. Ces substances seraient capables de modifier le fonctionnement hormonal donc d'avoir des effets néfastes sur l'organisme. A Léognan, à moins de 12 kilomètres de Bordeaux, la saison des pesticides débute au printemps, à deux pas des terrains de sport d'une école près des vignes, ce qui préoccupe Emmanuelle REIX, mère de famille : "ce qui m'inquiète, ce sont les traitements qui ont lieu d'avril à septembre, à raison d'un traitement tous les 15 jours. Les études sont pléthore pour montrer que sur le long terme, les produits épandus montrent une certaine toxicité, en particulier sur les enfants." Elle a fait effectuer des prélèvements dans les cheveux de ses trois enfants. Les mêmes analyses ont été pratiquées en France sur 26 autres enfants. Les résultats ont trouvé 21 résidus de pesticides perturbateurs endocriniens, dont ceux pulvérisés par les viticulteurs. Bernard FARGES, président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux : "tous les producteurs en France utilisent des produits qui sont homologués par les pouvoirs publics, les seuls sur le marché." Pourtant sur chaque enfant, on a trouvé 13 substances dont 7 interdites dans l'agriculture. Les perturbateurs dérèglent à long terme le système hormonal. Dr Laurent CHEVALLIER, médecin nutritioniste CHRU Montpellier : "on a de très fortes présomptions et pratiquement un niveau de preuve assez élevé concernant les problèmes de stérilité et beaucoup de doutes concernant l'explosion du nombre de diabètes, du surpoids et de certains types de cancers." L'association veut alerter les pouvoirs publics François VEILLERETTE, association "Générations futures" : "on est dans un pays qui a prévu de réduire de moitié l'usage des pesticides en 10 ans et on n'a pas fait beaucoup de progrès. Il serait temps de relancer cette dynamique. Nos enfants sont exposés. On trouve ces produits dans leur organisme. Ce n'est pas normal." En 2014, la France va expertiser 5 de ces substances, mais la définition des perturbateurs européens fera l'objet d'un rapport de la Commission européenne, très attendu par les scientifiques et les industriels.