Figure scientifique des alertes sur le réchauffement climatique en France Valérie Masson-Delmotte co-présidente de l'un des groupes de travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). L'organisme international a publié lundi 20 mars son sixième rapport, dans lequel il fait état des causes, conséquences et solution au réchauffement climatique.
La scientifique alerte sur les risques de réchauffement climatique depuis le début des années 2000. L'archive en tête d'article date de 2004, à l'époque, une équipe européenne venait d'établir que la terre avait connu une période de réchauffement similaire à celle actuelle, il y a 420 000 ans. Ils avaient obtenu ces résultats en analysant des bulles d'air enfermées au plus profond des glaces du Pôle Sud. Parmi les membres de l'équipe scientifique se trouvaient Valérie Masson-Delmotte, du Laboratoire des Sciences et de l'environnement (CEA CNRS), et Jean Jouzel, climatologue à l'Institut Pierre Simon Laplace.
Réchauffement climatique et fonte des glaces
2006 - 01:59 - vidéo
Amplification du réchauffement
En novembre 2007, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avait rendu son rapport à Valence (Espagne). Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon lançait un appel aux pays industrialisés afin qu'ils prennent leurs responsabilités. Ce reportage diffusé dans le 20h de F2 décrivait les conséquences déjà visibles du réchauffement climatique : diminution de la banquise, fonte des glaciers entraînant la montée des eaux, tempêtes plus destructrices sur les régions côtières et à long terme des répercussions planétaires et irréversibles. En Arctique, les signes de réchauffement se multipliaient avec une banquise réduite à son minimum en été. Pour Valérie Masson-Delmotte ces phénomènes marquaient une « rupture » en termes de vitesse de changement et en termes de quantité de glace disparue. « C’est quelque chose qui est exceptionnel, extraordinaire », précisait-elle médusée, s’interrogeant sur une sous-estimation possible du risque climatique réel. Les scientifiques devaient revoir leurs calculs.
Réchauffement climatique : montée des eaux et tempêtes
2007 - 01:38 - vidéo
L'urgence d'agir en commun
En 2018, en direct de Nice, Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC et l'une des personnalités scientifiques invitées de ces Assises, revenait sur les conclusions du rapport qui avait fait grand bruit trois semaines plus tôt, avec l'annonce de deux degrés de plus plus d'ici 2030. Après avoir décrit les causes du réchauffement elle précisait qu'il était encore possible « d'infléchir la trajectoire de ce réchauffement » mais à condition d'agir de concert et rapidement sur tous les facteurs qui contribuaient au rejet de gaz à effet de serre.
Elle soulignait aussi les enjeux liés au changement nécessaire de « grands systèmes », énergétique, agricole, industriel ou urbain. La scientifique abordait ensuite les conséquences du réchauffement dans la zone Méditerranéenne avec l'intensification des épisodes cévenols dont elle expliquait l'origine liée au réchauffement de l'eau de la mer Méditerranée. Sur tout le pourtour méditerranéen, on observerait une intensification des pluies torrentielles, des vagues de chaleur et du risque de sécheresse. Elle alertait aussi sur la montée du niveau des mers et sur ses conséquences dans les régions côtières. En fin d'interview, elle décrivait en quoi le travail scientifique pouvait aider à identifier ces risques et à les gérer grâce à des stratégies d'adaptation. Elle prônait une société de résilience.
Valérie Masson- Delmotte Co-présidente du GIEC en DIRECT de Nice
2018 - 02:44 - vidéo
Pour aller plus loin :
Valérie Masson Delmotte, COP 21, un accord historique ? (2015)
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