L'ACTU.
Dans une étude publiée le 13 février, le Comité national contre le tabagisme demande « l’interdiction immédiate des arômes autre que celui du tabac » pour tous les produits contenant de la nicotine, comme la cigarette électronique ainsi qu'un « meilleur encadrement de la vente de ces produits au détail afin d’en limiter l’accessibilité. » En effet, l'association observe une grande quantité d'infractions concernant la publicité de ces produits et note « 84,5% des buralistes faisant de la publicité pour le vapotage sont en illégalité. »
Elle insiste également sur les jeunes comme cible de ces produits, avec un marketing qui met en valeur sur la « dimension récréative » de ces produits en « minimisant leur caractère addictif et toxique. »
L'ARCHIVE.
« L'ère de la première cigarette allumée lors du service militaire, semble maintenant dépassée, on en est à la première cigarette pour le résultat du BEPC. » Les jeunes comme cible privilégiée du marketing dans le secteur du tabac, ce n'est pas nouveau. En 1976, déjà, Antenne 2 alertait sur la consommation de cigarette par les adolescents, favorisée par une image léchée et moderne du fumeur dans les publicités. La loi Veil, loi qui interdit la publicité pour le tabac, venait d'être adoptée à l'Assemblée nationale. « Elle généralise également l'interdiction de fumer dans les lieux publics comme les bureaux de poste » et empêche les industriels du tabac de sponsoriser des événements s'adressant à un public mineur.
Le présentateur rappelait les effets néfastes sur la santé de la cigarette, avec une « multiplication des cancers, multiplication des bronchites chroniques, multiplication du danger des accidents cardiaques. » Vigilance en particulier, expliquait le reportage, pour les jeunes, qui étaient particulièrement touchés par la hausse de la consommation du tabac. « Ces enfants tomberont-ils dans le piège de la première cigarette que l'on fume par curiosité, pour se donner de l’importance ou pour imiter les adultes ?, interrogeait le commentaire, Tout est fait pour, il n'existe aucun tabou social vis-à-vis du tabac. »
Fumer pour s'identifier aux « vedettes du monde moderne »
Le journaliste soulignait l'enjeu social de la cigarette : « le fumeur est aujourd'hui auréolé d'un réel prestige. La mythologie de notre temps s'appuie sur un certain nombre de supports, les automobiles, les motos, les femmes sensuelles, les hommes forts, etc. Les publicitaires, perfides, utilisent ces clichés en leur associant la cigarette. Ainsi, en portant à leurs lèvres ce petit morceau de tabac enroulé de papier, les jeunes se valorisent. Ils s'identifient aux vedettes du monde moderne. » À l'écran des publicités pour des cigarettes, cowboy ou personnages heureux de fumer la pipe et la cigarette.
« La cigarette en chocolat, la première incitation, celles que l'on distribuera plus tard à l'armée fermeront la boucle. C'est ainsi que le tabac devient une toxicomanie populaire et lucrative. » 3 milliards de paquets de cigarettes étaient alors vendus par an. Un enfant interrogé racontait : « je prenais trois ou quatre bouffées et puis après j'écrasais. À chaque fois, je mettais du déodorant, mais mes parents s'en apercevaient. Maintenant, j'ai complètement arrêté. » Il ne fumera plus, promettait-il. « Mais chaque année, un million de jeunes sont conquis par cette drogue socialement admise, le tabac. »
En 2009, une loi avait interdit la vente de tabac aux mineurs, espérant réduire l'emprise du tabac sur les plus jeunes générations. Aujourd'hui, avec la multiplication de ses produits dérivés, l'enjeu persiste.
