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Depuis la professionnalisation du rugby, les joueurs sont de plus en plus costauds

Depuis la professionnalisation du rugby, les joueurs sont de plus en plus costauds

Jeudi 14 septembre, la France a battu l’Uruguay en Coupe du monde de rugby. L’occasion de s'intéresser au poids des joueurs. Depuis 1995 et la professionnalisation du rugby, les gabarits des rugbymen français se sont métamorphosés.

Par Jérémie Gapin - Publié le 14.09.2023 - Mis à jour le 15.09.2023
Des rugbymen de plus en plus costauds - 2023 - 03:18 - vidéo
 

En 1964, les piliers du XV de France pesaient 100 kilos chacun en moyenne. Les piliers d’aujourd’hui sont plus proches des 120 kilos. Ces gabarits, toujours plus massifs, se sont métamorphosés depuis la professionnalisation du rugby.

26 août 1995 : l’ovalie devenait professionnelle. Conséquence, les joueurs devaient désormais surveiller leur corps, c'était leur outil de travail. Les rugbymen se transformaient, étaient plus costauds. De quoi inquiéter le médecin de l’équipe de France de l’époque, Marc Bichon : « Autrefois, vous aviez des premières lignes un petit peu ventripotents qui se traînaient d’une mêlée en touche et d’un regroupement à un autre. Maintenant, vous avez des gens qui courent comme des avions qui font 100-110-115, voire 125 kg. Qui courent vite, qui se déplacent très vite, ce qui fait qu’au niveau des contacts ce ne sont plus des aimables rencontres, mais ce sont des TGV qui se rencontrent et, tout simplement, ça fait mal. »

Au départ, cette prise de poids était timide, mais se dessinait tout de même. En 1995, le poids moyen des joueurs du XV de France pendant la Coupe du monde était de 96 kilos. Quatre ans plus tard, en 1999, il était de 96,2 kilos. Les joueurs sont plus imposants qu’avant car le jeu aussi avait changé selon ce chercheur. Jean-Paul Doutreloux, chercheur en biologie du sport : « Pour pouvoir se rentrer dedans et endurer cette nouvelle forme de jeu qui utilise beaucoup moins les espaces, on a besoin d’avoir des morphologies costaudes. » Des gabarits de plus en plus musclés, car il fallait garder le niveau haut. Résultat, les séances à la salle de sport se multipliaient. La nutrition était aussi plus surveillée.

Vers le quintal

Un programme taillé sur mesure qui faisait toujours grimper le poids des joueurs français. Lors de la Coupe du monde en 2003, il dépassait les 97 kilos de moyenne. Quatre ans plus tard, en 2007, les rugbymen tricolores pesaient en moyenne 98,4 kilos. Franck Mesnel, joueur du XV de France de 1986 à 1995 : « Tous les types qui jouent à mon poste, aux ailes ou au centre, dépassent aisément les 192 centimètres et les 100 kilos. Et de muscles ! Fini les cimetières à poulets, les petits ventres ronds, le vin et le fromage. »

Et le poids moyen grimpait encore. En 2011, le quintal était dépassé : 101,5 kilos de moyenne par joueur français. Et même 104,6 kilos en 2015. En 20 ans, les tricolores avaient pris 8,6 kilos en plus. Une augmentation de la masse musculaire qui pouvait avoir des conséquences sur le terrain. Jean Chazal, neurochirurgien : « On aboutit à des hommes augmentés dans le domaine de la musculature. Alors que l’enveloppe crânienne reste la même et les joueurs sont exposés à des chocs plus violents. Ça va plus vite et plus fort. »

En 2019, lors de la dernière Coupe du monde, les Français avaient perdu quelques centaines de grammes. Poids moyen : 102,8 kilos. Pour cette édition 2023, le poids moyen a augmenté pour atteindre 104 kilos par joueur.

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