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Radio Verte, l'Etat défié par une radio pirate

Radio Verte, l'Etat défié par une radio pirate

C’était il y a 40 ans. Une loi mettait fin au monopole d’Etat sur la radiodiffusion. Avant ça, certaines stations n'avaient pas attendu l’autorisation d’émettre. C’était les radios pirates. Parmi elles, Radio Verte, fondée notamment par l’essayiste Antoine Lefébure en 1977. 40 ans plus tard, il se souvient.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 09.11.2021
 

Ils ont défié l’Etat pendant 4 ans ! De 1977 à 1981, une radio a émis clandestinement à Paris. Radio Verte. Une station pirate, illégale, opposée au monopole d’Etat sur la radiodiffusion, et lancée… par une bande d’amis ! Parmi eux, l’essayiste Antoine Lefébure. Aux quatre coins de Paris, l’équipe était hébergée par des amis, des auditeurs. Il faut diffuser sur toute la capitale, alors l’émetteur est placé le plus haut possible. Antoine Lefébure précise d'ailleurs que “ça pouvait être dans les beaux quartiers, ça pouvait être dans des chambres de bonne.”

Mais ces radios pirates ne plaisaient pas à tout le monde. Certains sourcillaient. Tel Jean-Christophe Averty, figure de l’audiovisuel et pilier de Radio France. En 1977, il déclarait : “Ce n’est pas la peine d’avoir une radio de quartier, ça ne signifie rien. C’est complètement imbécile. C’est l’aberration démocratique. Alors tout le monde va parler ? Or, malheureusement, parler c’est un art.

Une prise de position qui amuse Antoine Lefébure 40 ans plus tard : "Sincèrement, il ne comprenait pas, mais personne ne comprenait. Dans les grands médias, personne ne comprenait l'intérêt de l’opération et personne ne voulait nous aider.”

Une radio censurée

Mais le premier opposant à Radio Verte, c’était l’Etat. Il avait la mainmise sur la radio et la télévision française. De fait, la station était régulièrement brouillée, censurée par la police.

Le 9 novembre 1981, cette censure se termine. Le président François Mitterrand, élu quelques mois plus tôt, met fin au monopole d’Etat sur la radiodiffusion. Les stations pirates ne sont plus illégales, elles deviennent… des radios libres, et c’était une révolution ! Une joie pour Antoine Lefébure : “Nous, on a été très contents qu’il existe cette liberté d’expression. Qu’il y ait, à Paris, une radio en basque, une radio anarchiste, une radio catholique. Ça nous a paru dès le début quelque chose de formidable et une grande avancée.”

Radio Verte disparaîtra en mai 1981, quelques mois avant la libération des ondes. Aujourd’hui, le CSA comptabilise 1021 radios privées en France.

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