À la découverte des splendeurs du musée national de la Marine

L'ACTU.

Niché au cœur du Palais de Chaillot, place du Trocadéro à Paris, le musée national de la Marine rouvre ses portes le 17 novembre après sept ans de fermeture. Du projet culturel à l’architecture, de la muséographie au parcours de visite, tout a été repensé pour devenir « un lieu vivant, porteur de savoirs et d’émotions grâce à un parcours innovant et multisensoriel », précise le communiqué.

Dans cette nouvelle version du musée, les visiteurs pourront apprécier les collections historiques constituées dès 1752, avec les célèbres maquettes des voiliers d'autrefois. La nouveauté consiste en un parcours de visite qui plonge le visiteur dans les grands enjeux maritimes du XXIe siècle : économiques, écologiques et militaires.

Le musée national de la Marine est installé au sein du Palais de Chaillot depuis 1943, occupant l'aile Passy avec le musée de l'Homme. C'est la première fois que l'on procédait à une transformation complète de ses espaces, soit 8000 m² à réinventer et 2500 m² de parcours semi-permanent.

Plusieurs galeries thématiques permettent désormais de découvrir plus de mille pièces restaurées pendant les sept années de fermeture du site parisien.

LES ARCHIVES.

Nous vous proposons de revenir en archives sur l'histoire de ce musée connectant la capitale aux océans. L'archive en tête d'article diffusée dans le JT des Actualités régionales Île-de-France du 31 janvier 1981 nous convie à une visite du musée tel qu'il était au début des années 80. De magnifiques images dévoilent la richesse des collections. Au fil des salles d'exposition, le téléspectateur découvre les maquettes de navires anciens commandées dès le XVIIe siècle par Colbert qui avait demandé aux intendants des arsenaux de faire réaliser en miniature des modèles de chaque type de vaisseaux pour qu'ils servent de modèles à tous les futurs navires.

Les visiteurs pouvaient découvrir, par exemple, le canot de l'empereur construit en 1811 pour visiter les bouches de l'Escaut, « il ne s'en servit qu'une seule fois », précise le commentaire. Le musée comptait aussi une collection de 240 tableaux de 27 peintres de la marine, dont quelques-uns étaient présentés aux téléspectateurs. Des voiles colorées flottaient sur les toiles, « véritable éloge de la mer, du mouvement et du beau temps », une jolie manière d'embarquer en mer.

Retour sur l'histoire du musée

Le montage d'archives ci-dessous réalisé en 2017, à l'occasion de la fermeture du musée pour rénovation, revient sur l'histoire et les merveilles conservées dans le musée.

Regards de navigateurs

Qui de mieux que les marins pour rendre hommage à ce musée, emblème de leur profession. En novembre 1978, dans l'émission « L'Invité du jeudi », Eric Tabarly faisait visiter l'atelier des maquettes du musée qui n'était ouvert que deux fois par mois sur demande.

En 1995, c'était au tour de Titouan Lamazou de visiter le musée et de découvrir les grandioses maquettes qui avaient demandé des milliers d'heures de travail. Cette visite, sorte « de recueillement », représentait pour lui un moment pour rêver, pour observer l'évolution des bateaux et mieux comprendre l'histoire de la navigation. Quant à réaliser lui-même ces bateaux miniatures, il ne s'en sentait pas capable, ne possédant ni la patience ni l'abnégation, expliquait-il, avant d'ajouter : « J'ai d'autres folies (...) comme les construire en grandeur nature... »

Face à la maquette d'un galion, le navigateur évoquait le goût du voyage sur mer, de l'aventure, c'est ce que représentait pour lui ce musée qu'il qualifiait de sorte « d'église, de temple de la navigation ».

En 1996, Eric Tabarly acceptait de devenir le président du comité de soutien du musée. Interviewé dans les lieux, il expliquait l'importance de ce musée et les raisons pour lesquelles il refusait qu'il soit déménagé pour y installer le musée de l'Homme et le musée des Arts premiers. « C'est un endroit essentiel pour la France, c'est un endroit dont on peut en être fier (...) et là, on a peut-être le plus beau musée du monde. Ce serait dommage de le perdre », déclarait-il au milieu des visiteurs venus admirer les maquettes.