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«Toute la misère du monde» : décryptage de la petite phrase de Michel Rocard

«Toute la misère du monde» : décryptage de la petite phrase de Michel Rocard

L’immigration est depuis des décennies au cœur des débats politiques et a d’ailleurs été sujet à de petites phrases que l’histoire retient. Le politologue Pascal Perrineau revient dessus. Aujourd’hui Michel Rocard : « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde » en 1989.

Par Camille Dauxert - Publié le 13.11.2023
 

1989 : Michel Rocard, alors Premier ministre, prononce cette phrase restée dans les mémoires : « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde. » Selon le politologue Pascal Perrineau, qui décrypte ses propos dans le montage visible en tête de cet article, il y a « là une grande tradition rocardienne, il nomme les choses. » Et d'ajouter : « Michel Rocard, c’est aussi l’homme à gauche, du parler vrai. »

Dans cette interview de 1989, l'ancien premier ministre « précise bien que la tâche est la tâche de l’intégration de tous les démunis, qu’ils soient français ou immigrés. Il dit pour ça, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut arrêter l’immigration. » Pascal Perrineau estime que « ce qui est très intéressant, c’est que derrière le discours de Rocard, il y a un doute sur la capacité du modèle français à intégrer. Il y a un doute, on le voit dans le regard du Premier ministre. Et puis il ne faut pas oublier, il y a l’affaire de Creil, ces jeunes filles qui veulent rester à l’école publique avec le voile. »

L'importance de l'accueil des réfugiés politiques

Ce passage médiatique, explique Pascal Perrineau, « commence à poser de manière forte la question de la réussite de l’intégration. Ne parlons pas de l’intégration économique et sociale, mais de l’intégration culturelle. » Par ailleurs, « ce qui est très important, c'est la chute de la petite phrase de Michel Rocard, mais en revanche, il y a quelque chose sur laquelle la France ne transigera jamais, c’est l’accueil des réfugiés politiques. »

En conclusion, selon Pascal Perrineau, « la popularité de cette phrase fait que tout le monde peut la partager. Parce que c’est un homme de gauche qui la prononce. Elle sort de la panade tous les hommes politiques, c’est une manière relativement sereine d’aborder cette question qui est une question extrêmement complexe. »

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