Un nouveau variant du Covid, baptisé Omicron par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), inquiète par sa contagiosité, alors que sa dangerosité est encore mal évaluée. Ce nouveau variant prend la suite des précédents rebaptisés en juin 2021 par l’OMS avec des lettres de l’alphabet grec. Ainsi, le variant B.1.1.7, d'abord identifié au Royaume-Uni, avait été renommé Alpha. Le B.1.351, identifié pour la première fois en Afrique du Sud, était devenu Beta. La mutation observée au Brésil (P.1) avait été baptisée Gamma. Le variant dit « indien » (B.1.617), quant à lui composé de deux sous-lignées distinctes, avait été baptisé Delta (B.1.617.2) et Kappa (B.1.617.1).
Le nouveau variant Omicron met donc la lumière sur cet alphabet grec, principal pourvoyeur dans nos langues occidentales de noms scientifiques et médicaux. L’alphabet grec, composé de 24 lettres, remonte à 800 av J.-C., le siècle où Homère écrivit L’Iliade et l’Odyssée. Il s’inspire de l’alphabet phénicien, peuple de marchands et de navigateurs qui fut l’inventeur du premier alphabet au monde, vers 1100 av J.-C.
A travers les colonies grecques en Italie, l’alphabet grec va influencer la langue et la culture étrusques, qui à son tour influenceront le latin. Durant la langue domination de Rome sur la Méditerranée, la langue grecque, par l’immense prestige de sa culture et de sa science, continuera d’être utilisée aux côtés du latin, surtout dans la partie orientale de l’empire.
Fondement des cultures européennes
Après la chute de l’empire romain d’Occident, au Ve siècle, la langue et la culture grecques donneront son particularisme à l’empire romain d’Orient, qui survit jusqu’au XVe siècle et plus connu sous le nom d’empire byzantin. Ce sont deux moines de cet empire, Cyrille et Méthode, qui s’inspireront du grec pour donner naissance à l’alphabet cyrillique au IXe siècle, afin d’évangéliser les pays slaves.
Langue au fondement des cultures européennes, aux côtés du latin, le grec a considérablement fécondé les langues occidentales, et notamment le français. Le vocabulaire de la médecine et d’innombrables autres champs scientifiques s’inspirent encore aujourd’hui de cette langue pour créer des mots ou nommer des nouveaux concepts.
Aujourd’hui langue parlée par les 11 millions d’habitants de la République hellénique ainsi que par une nombreuse diaspora grecque dans la monde (notamment en Australie, Angleterre et Etats-Unis), la langue grecque moderne (dite « démotique ») a relativement peu évolué par rapport au grec ancien, en tout cas rapporté à la différence entre le latin et l’Italien, par exemple, qui sont bien deux langues différentes. Dans le cas du grec, il est notable de remarquer la permanence d’une langue en 3000 ans d’histoire.