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«Le grand pardon», la chanson de réconciliation d'Enrico Macias

«Le grand pardon», la chanson de réconciliation d'Enrico Macias

En 1969, entre la guerre des Six jours (1967) et celle du Kippour (1973), Enrico Macias, un chanteur populaire né à Constantine, écrivait une chanson de paix dans laquelle il imaginait les «fils d'Israël et d'Ismaël» se réconciliant. Dix ans plus tard, en 1979, il l'interpréterait pour la première fois au Caire. Une chanson à découvrir en archives.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 12.10.2023
Enrico Macias "Le grand pardon" - 1979 - 05:41 - vidéo
 

LA CHANSON.

En 1969, entre la guerre des Six jours (1967) et celle du Kippour (1973), Enrico Macias, un chanteur populaire en France et né à Constantine, écrivait une chanson de paix dans laquelle il imaginait les «fils d'Israël et d'Ismaël» se réconcilier. Dix ans plus tard, en 1979, son rêve devenait réalité, du moins, le pensait-il, alors qu'Israël et l’Égypte entamaient un processus de paix. Cette chanson, il allait même l'interpréter pour la première fois au Caire. Nous vous proposons de la redécouvrir en archives.

« Abraham a eu deux enfants Ismaël, Israël
Ils s'aimaient voilà 5 000 ans, d'un amour fraternel
Ils cherchaient du fond de leur âme à servir l'éternel
Le premier fit naître l'Islam, le second Israël

Le grand pardon, le grand pardon
Il est écrit depuis longtemps, depuis la nuit des temps
Le grand pardon, le grand pardon
Dépêchez-vous, dépêchons-nous de le faire entre nous... »

L'ARCHIVE.

L'archive en tête d'article date du 22 septembre 1979. Dans l'émission de variétés « Numéro un », Enrico Macias concluait le programme avec cette chanson emblématique de son répertoire. Cet auteur-compositeur-interprète d'origine juive algérienne né en 1938 connaissait le succès en France depuis les années 1960. Parcourant tous les continents, notamment dans des pays d'Orient tels que le Liban, Israël, la Grèce ou la Turquie, il enregistrait et chantait en français, en arabe algérien, en espagnol ou en italien.

Ce soir-là, c'est très ému qu'il évoquait à la télé française la genèse de cette chanson pacifiste qui lui tenait à cœur, composée en 1969, alors qu'Israël se battait contre ses voisins arabes.

À l'époque, il avait imaginé une fable pacifiste dans laquelle les deux enfants d'Abraham, prophète commun à l'Islam et au Judaïsme, Ismaël et Israël, se réconcilieraient, apportant la paix dans la région. Ce rêve de réconciliation était à présent à portée de main, avec les accords de camp David, scellés par la célèbre poignée de main entre le leader égyptien Anouar el Sadate et le premier ministre israélien, Menahem Begin

Après ce préambule, l'artiste interprétait son titre, accompagné du grand orchestre de Jean Claudric et le chœur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois.

Chanter au Caire

Dans son introduction, Enrico Macias expliquait que l'émission n'était pas en direct, contrairement à l'habitude et qu'elle avait été enregistrée pour qu'il puisse se rendre en Égypte. Il devait donner un récital au Caire, une grande première pour lui ! C'était la première fois qu'il y chanterait. Il devait aussi rencontrer le président égyptien Anouar el Sadate, l'un des promoteurs du processus de paix qui était alors en cours. L'artiste se réjouissait de voir son rêve de paix sur le point de se concrétiser.

Le journal de 20 heures d'Antenne 2 allait suivre ce périple égyptien. Dans l'archive ci-dessous, diffusée le 23 septembre 1979, Enrico Macias était arrivé au Caire et se confiait avec joie et émotion. Il devait encore rencontrer le président égyptien, auteur, à ses yeux, « un geste historique et biblique vis-à-vis d'Israël ».

Le reportage dévoilait un autre temps fort, et hautement symbolique, de ce voyage, son interprétation du Grand pardon devant le public cairote. Avant de chanter cette chanson quasi prophétique, Enrico Macias déclarait ému : « J'ai rêvé qu'un jour, les enfants d'Abraham, c'est-à-dire Ismaël et Israël, allaient vivre ensemble et se réunir, et oublier toutes ces histoires... Dix ans après, quand le monde entier a allumé la télé et a vu votre président Sadate, lorsqu'il est arrivé à Jérusalem et qu'il a tendu la main à monsieur Begin... C'est exactement ma chanson, "Le grand pardon" ! Celle que je voudrais vous chanter maintenant ». L'occasion de revoir cette version live enregistrée au Caire et inédite.

Dans ce documentaire de 1968, entre bain de foule, distribution d’autographes et ovations sur scène, Enrico Macias laisse les caméras le suivre dans une tournée triomphale. À tout juste 30 ans, le chanteur se livre sur sa vie d’artiste, l’importance de sa femme et ses racines juives et algériennes.

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