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Depuis 1996, le soutien indéfectible de Dunkerque pour Gaza

Depuis 1996, le soutien indéfectible de Dunkerque pour Gaza

Depuis 1996, la communauté urbaine dunkerquoise et la ville de Gaza sont jumelées. Dès cette date s'est instauré un processus de coopération aussi bien économique que culturel qui a perduré après l'installation du Hamas en 2006. Depuis l'attaque du 7 octobre 2023 et l'intensification des frappes israéliennes sur le territoire gazaoui, le conflit interdit les actions menées par les différentes associations.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.12.2023
 

L'ACTU.

La communauté urbaine dunkerquoise et la ville de Gaza sont jumelées depuis 1996. Depuis cette époque, les deux villes entretiennent des relations fructueuses, multipliant les échanges culturels et les partenariats économiques. Mais depuis l'attaque du 7 octobre 2023 et l'intensification des frappes israéliennes sur le territoire gazaoui, le conflit interdit les actions menées par les différentes associations locales sur place.

L'ARCHIVE.

Dunkerque, sous l’impulsion de son maire PS Michel Delebarre, s’est engagée dès le milieu des années 90 dans la coopération avec Gaza. Les deux villes sont jumelées depuis le 4 avril 1996. Ce jumelage n'était pas que symbolique, il impliquait des accords de coopération. France 3 Nord-Pas-de-Calais a assisté à la cérémonie de signature en présence des deux maires, avec comme invitée d'honneur, Leïla Shahid, la représentante de la Palestine en France. Les images de la cérémonie officielle de signature entre les deux maires Michel Delebarre et Aown Shawa sont disponibles en tête d'article.

Par cet acte concret, la communauté urbaine dunkerquoise souhaitait aider Gaza et participer au processus de paix israélo-palestinien. Ce jour-là, la ville nordiste s'engageait à la construction d'un parc urbain et d'une bibliothèque municipale. Aown Shawa, le maire de Gaza qui avait fait le déplacement, soulignait que cet accord n'était pas que symbolique mais répondait à un réel besoin. Le parc urbain qu'il comptait baptiser « parc de Dunkerque » allait permettre la création d'emplois.

Dunkerque et Gaza, séparées de quelque 3 700 km, avaient pour point commun d'être deux villes portuaires, celui de Gaza représentant une porte d'accès vers la Palestine et d'autres pays arabes limitrophes. Un atout dont Michel Delebarre comptait bien tirer profit en imaginant « une ligne directe de relations et de marchandises permanente ».

Soutenir la paix

C'est le réseau de coopération décentralisée pour la Palestine, une association loi 1901, qui fut chargé de mener et de co-financer une série de projets. Comme en 1999 avec une conférence sur la paix. Leïla Chaïd, la déléguée de la Palestine en France et Yéouda Lankri, vice-président du parlement israélien (la Knesset), y exprimaient leur confiance et leur espoir de voir s'épanouir une coalition en faveur de la paix.

Valoriser les échanges culturels

D'autres projets variés, notamment culturels, virent le jour, comme cette action menée par des écoliers dunkerquois qui décoraient un bus destiné à devenir une bibliothèque itinérante à Gaza.

Ou l'accueil, en 2008, du collectif de rap Gaza Team, qui préparait son premier album Palestine don't worry, Gaza Team is behind you. Le collectif était composé de Palestiniens et d'un Dunkerquois. Les textes évoquaient leur vécu dans les territoires occupés. Avec ce coup de pouce, ils espéraient un jour pouvoir jouer sur scène en Palestine.

Du réconfort dans la guerre

Le jumelage s'exprimait aussi en janvier 2009 après une nouvelle offensive israélienne dans la dande de Gaza. La région dunkerquoise se mobilisait en faveur des populations touchées en collectant des médicaments. Le 10 janvier 2009, une manifestation de soutien s'organisait à Dunkerque. Jumelés depuis 13 ans avec Gaza, les Dunkerquois avaient noué des liens très forts avec les Gazaouis. Ce jour-là, lors d'une conférence de presse, Michel Delebarre, le maire de Dunkerque, annonçait une aide en faveur d'une ONG lilloise. Depuis 1996, son discours n'avait pas changé. Il appelait toujours à un processus de paix : « Il faut des couloirs humanitaires, il faut alimenter en vivres, en eau, en médicaments. Il faut la paix, il faut la trêve, il faut donner la chance au peuple palestinien de s'en sortir ».

En parallèle, la communauté urbaine s'organisait pour lever des fonds, sensibiliser l'opinion publique et la communauté européenne.

Le forum de l'espoir

Obtenir la paix, un rêve que caressait toujours l'édile de Dunkerque en 2013. En novembre, la ville organisait le Forum des collectivités locales européennes pour la Palestine afin de proposer des pistes d'apaisement, car Michel Delebarre en était certain, là où les états peinaient à établir la paix, les collectivités locales, elles, pouvaient montrer la voie. Le consensus semblait général.

Parmi les personnalités présentes, Hael Al Fahoum, ambassadeur de Palestine, reconnaissait lui aussi le rôle essentiel des collectivités dans la reconstruction de Gaza. Lors de ce forum, l’État était représenté par sa ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marilyse Lebranchu. Elle soulignait l'importance de la collaboration entre l’État et les collectivités locales : « Toutes les collectivités, en même temps que l’État, peuvent faire monter le niveau de vie en même temps que le niveau de sérénité et l'accès à la paix. »

Lors de ce forum, Michel Delebarre décrivait l'importance du partenariat qui liait la communauté urbaine dunkerquoise à la ville de Gaza. Il rappelait en quoi consistait la coopération des deux villes, les réalisations effectuées depuis 1996 (des bibliothèques et un parc urbain et un quartier entièrement rénové) et l'objectif de « construire la paix par des relations au quotidien ». Il insistait sur l'importance des jumelages dans l'histoire, notamment dans le processus de paix entre la France et l'Allemagne, espérant en filigrane qu'il en serait de même pour Gaza et Israël. Il énumérait enfin quelques projets réalisés, tant au niveau culturel, qu'en matière de coopération, comme la question de l'eau.

L'année suivante, en août 2014, un reportage de France 3 Nord-Pas-de-Calais montrait l'ampleur des dégâts à Gaza après de nouvelles violences. La plupart des lieux financés par la communauté urbaine de Dunkerque comme le parc Al Qubba ou la bibliothèque municipale, n'étaient plus que ruines. Difficile de ne pas baisser les bras, même si les associations locales persistaient dans leur volonté d'apporter leur soutien à la population.

Aujourd'hui encore, et malgré les difficultés politiques, l'engagement de la communauté urbaine de Dunkerque pour Gaza reste entier.

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