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Retour sur le plaidoyer pour l'Europe d'Emmanuel Macron à la Sorbonne en 2017

Retour sur le plaidoyer pour l'Europe d'Emmanuel Macron à la Sorbonne en 2017

Le jeudi 25 avril 2024, en fin de matinée, Emmanuel Macron a prononcé à la Sorbonne son deuxième grand discours sur l'Europe. Il s'inscrit dans le prolongement de celui de 2017 qui présentait sa vision de l'Europe à construire. Sept ans plus tard, ses propositions jugées à l'époque par certains comme «avant-gardistes» et «révolutionnaires» n'ont pas ou peu abouties. Retour sur sa vision européenne d'alors.

Par Florence Dartois - Publié le 25.04.2024
Le plan d'Emmanuel Macron pour l'Europe - 2017 - 00:00 - vidéo
 

L'ACTU.

Dans un message posté le 20 avril 2024 sur X, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous pour son deuxième grand discours sur le thème de l'Europe à la Sorbonne à Paris, jeudi 25 avril, à partir de 11 heures.

Le discours du président de la République s'inscrit « dans le prolongement » de celui du 26 septembre 2017, selon l'Élysée. À la Sorbonne, devant un parterre d'étudiants symbolisant l'avenir de l'Europe, le chef de l'État y avait alors dévoilé sa vision du futur de l'Union européenne (UE). Sept ans plus tard, alors que les élections européennes se tiendront le 9 juin et que le populisme s'étend en Europe, avec un camp macroniste en danger, ce discours était très attendu. Mais quelles étaient les promesses faites par Emmanuel Macron en 2017 ? Revenons en archives sur ce précédent discours.

L'ARCHIVE.

L'archive en tête d'article, diffusée dans le 20 h de France 2, est un condensé des temps forts de son allocution et des réactions (entre enthousiasme et perplexité) qu'elle suscita. Dans ce discours prononcé à la Sorbonne le 26 septembre 2017, Emmanuel Macron, devenu le nouveau président français, se voulait audacieux pour l'Europe et bien décidé à ce que la France tienne une position de leader dans sa transformation. Il prônait notamment un budget commun alimenté par des taxes vertes, un impôt européen sur les sociétés et un budget doté d'un gouvernement européen. « Un budget ne peut aller qu'avec un pilotage économique fort, par un ministre commun et un contrôle parlementaire exigeant au niveau européen », déclarait-il.

À son programme, s'ajoutait également un autre volet économique : un même salaire minimum dans tous les pays de l'UE, ou encore, dans le cadre d'une Europe de l'anti-terrorisme et de la sécurité, il prônait un parquet anti-terroriste européen et la mise en place d'une armée européenne commune. « Face à l'internationale du terrorisme, l'Europe de la sécurité doit être notre bouclier. Ils s'infiltrent partout en Europe, leurs ramifications sont là. C'est donc ensemble que nous nous devons d'agir, de la prévention à la répression », martelait-il.

Il était bien-sûr question de l'écologie, avec la mise en place d'un protectionnisme écologique. En clair, une taxe carbone aux frontières de l'Europe qui pénaliserait les produits polluants. Une idée qui faisait sourire la droite, la jugeant irréalisable, comme l'expliquait avec ironie Julien Aubert, député LR : « C'est une excellente idée puisque c'était une idée de Nicolas Sarkozy ! Sur le papier moi j'y suis plutôt favorable mais dans la pratique c'est un peu comme l'écotaxe, je pense que c'est le genre de modèle fiscal qu'on est incapable de mettre en place ». Et qui enthousiasmait certains soutiens comme Daniel Cohn-Bendit, qui parlait, lui, d'un discours visionnaire : « Ce discours est énorme. Il bouleverse complètement la vision européenne et la redynamise. Welcome ! ».

Un vibrant plaidoyer réaliste ?

Le même soir, le 20 h de TF1 revenait, lui aussi, sur ce plaidoyer enthousiasmant de plus de 2 h 30. Il soulignait d'autres points du discours, en développant notamment sa posture assumée d'une France forte et d'un président français leader (voire sauveur) européen : « L'Europe que nous connaissons est trop faible, trop lente, trop inefficace. Le temps où la France propose est revenu. Cette ambition doit être portée maintenant, c'est le bon moment. »

Il était aussi question de la montée des populismes. Emmanuel Macron pressentait son retour en puissance, « si rien ne changeait », et se proposait d'être un rempart contre cette menace : « Je ne laisserai rien à toutes celles et ceux qui ne promettent que la haine, la division ou le repli national. Je ne leur laisserai aucune proposition. »

Puis, le reportage revenait sur la vingtaine de propositions concrètes évoquées plus tôt, le budget commun, le ministre du budget commun. Le chef de l'État affichait aussi de grandes ambitions pour la jeunesse européenne, avec l'élargissement du projet Erasmus. « Chaque étudiant devra parler au moins deux langues européennes d'ici 2024. En 2024, la moitié d'une classe d'âge doit avoir passé avant ses 25 ans au moins six mois dans un pays européen qu'ils soient étudiants ou apprentis. » Le commentaire s'interrogeait sur la faisabilité de ce projet ambitieux.

Son discours avait visiblement conquis certains étudiants présents qui l'avaient applaudi une longue minute. À l'issue du discours, interrogés sur l'impression que leur avait fait Emmanuel Macron, comme leurs pairs politiques entendus dans le 20 h de France 2, les avis étaient partagés en espoir et scepticisme.

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