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Les classes moyennes, qu'est ce que c'est ?

Les classes moyennes, qu'est ce que c'est ?

Souvent mobilisées dans les discours politiques, à quoi correspondent les classes moyennes ? En 1975, un reportage de FR3 Rhône-Alpes s'interrogeait.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 16.05.2023 - Mis à jour le 17.01.2024
Les classes moyennes, qu'est ce que c'est ? - 1975 - 03:12 - vidéo
 

L'ACTU.

Le 16 janvier 2024, Emmanuel Macron a annoncé se « concentrer sur les classes moyennes »

En mai 2023, il avait déjà promis des « baisses d'impôts pour les ménages ». Cette baisse de la fiscalité devrait atteindre 2 milliards d'euros d'ici à 2027. Selon lui, « la fiscalisation des revenus des classes moyennes est trop importante et s'accélère trop vite ».

L'ARCHIVE.

« Nous gagnons notre vie, mais nous ne gagnons pas d'argent. Je crois que c'est ce qu'il faut que les gens comprennent. » Définir la classe moyenne est une question ancienne à laquelle s'attelait un reportage de FR3 Rhône-Alpes en 1975. En économie, on comprend généralement les classes moyennes comme les 50 % de la population entre les 30 % les plus pauvres et les 20 % les plus aisés. Mais cette définition n'est que statistique.

Dans l'archive en tête d'article, le journaliste de FR3 convenait ainsi des « contours extrêmement flous » de cette classe moyenne. Sa sociologie n'était pas aisée, puisqu'« il n'existe pas, à l'intérieur des classes moyennes, une identité de classe comme il en existe une chez les ouvriers ou dans la très haute bourgeoisie, par exemple. La classe moyenne est un amalgame de professions aussi diverses que les patrons des petites entreprises, les cadres, les agriculteurs ou les avocats », ajoutait le journaliste.

Ainsi, « à l’intérieur des groupes qui composent ces classes, les mentalités sont très différentes, voire opposées. On ne peut guère rapprocher la mentalité d'un avocat de celle d'un paysan. La classe moyenne est donc un ensemble hétérogène qui n'a pas toujours su défendre ses intérêts. » Alors, le reporter était allé interroger des membres de cette classe moyenne. Elle avait grandi avec les Trente glorieuses et l'accession à un certain confort économique et social d'une partie de la population française.

« Nous sommes actuellement des gens qui vivons de notre travail »

« C'est la classe qui est brimée », s'exclamait une juriste. En cause selon elle, un manque de conscience de classe : « Le prolétariat s'est mieux organisé. La classe moyenne, si vous voulez qu'il y ait une classe moyenne, n'a la notion de sa défense, de son action. Elle est dispersée. » Conséquence, selon elle : « Nous n'agissons pas pour nous défendre à l'égard des pouvoirs publics, de la législation, de la fiscalité. » Elle concluait : « Nous gagnons notre vie, mais nous ne gagnons pas d'argent. Je crois que c'est ce qu'il faut que les gens comprennent. Nous sommes actuellement des gens qui vivons de notre travail. Et, actuellement je crois qu'il y a un décrochement, nous ne sommes plus le bourgeois, si bourgeois il y a eu. »

« Il y a des marches à gravir, il y a une échelle à gravir et les échelons se montent un à un, on ne saute pas les escaliers », résumait un homme, pour définir la classe moyenne. En somme, pour ce reportage, la classe moyenne était composée de ceux qui, au lieu d'hériter, avait dû gagner leur position.

Henri Mendras est un sociologue français connu pour ses études sur les classes sociales. Il avait proposé de découper la population française sous une forme de toupie, son ventre, la partie proéminente et centrale, représentant les classes moyennes. Dans cette archive radio, il racontait l'effacement des classes sociales qui composaient la population française depuis la Révolution française. 

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