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«Bella Ciao», le chant de toutes les révoltes

«Bella Ciao», le chant de toutes les révoltes

De l'Italie à l'Iran où la chanson est actuellement reprise par les manifestants et manifestantes, en passant par la France, «Bella Ciao» est de toutes les révoltes. Cet air et ces paroles, repris en 1964 par Yves Montand, célèbrent l'engagement des résistants italiens pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais son histoire est un peu plus compliquée que cela.

Par Romane Sauvage - Publié le 06.10.2022
Yves Montand "Bella ciao" - 1964 - 01:48 - vidéo
 

L’ACTU.

Les Iraniens et Iraniennes manifestent depuis mi-septembre contre l’autoritarisme, notamment à l'égard des femmes, de la République islamique d'Iran. À l’origine de ces revendications, la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs pour avoir porté son hijab de manière « inappropriée ». Au-delà des rues, les manifestants se mobilisent sur les réseaux sociaux. Au cours de cette mobilisation est ainsi apparue cette émouvante reprise de Bella Ciao en persan.

L'ARCHIVE.

Bella Ciao est, pour sa version la plus connue, un chant de révolte italien. Ce morceau populaire célèbre l’engagement des résistants pendant le Seconde Guerre mondiale contre « l’invasor » (l’envahisseur), l’Allemagne nazie. Avec sa mélodie entraînante, son ton grave et ses paroles accessibles, Bella Ciao fut reprise dans de nombreux pays comme chant de résistance et de liberté. En 1964, le chanteur et acteur français d'origine italienne Yves Montand proposait une interprétation de Bella Ciao, dans le cadre d’une émission célébrant le dixième anniversaire de l’Eurovision, en tête d'article. Il permit de populariser la version partisante.

Cette version antifasciste de la chanson raconte les adieux d'un résistant italien à sa fiancée parce qu'il part combattre l'ennemi. Entrecoupées d'aurevoirs (« Bella Ciao »), les paroles narrent un départ collectif pour la lutte, le sacrifice pour la liberté et la mémoire des combattants morts, illustrée par une fleur plantée sur la tombe du partisan. Son utilisation durant la Seconde Guerre mondiale tiendrait néanmoins plus de la légende que de la réalité, la version partisane datant vraisemblablement de l'après-guerre. C'est ce que montrait le reportage ci-dessous, diffusé sur France 2 à l'occasion de la sortie d'une reprise par le chanteur Gims en 2018 : « l'histoire des origines est un peu plus compliquée ».

Ce chant aurait donc pour seconde origine les mondines, ces ouvrières saisonnières des rizières italiennes dont les conditions de travail étaient particulièrement dures. Les paroles étaient alors différentes et célébraient une victoire sociale datant de 1908 : l'instauration d'une loi limitant le temps de travail journalier à huit heures. La chanson était un adieu à cette servitude. Néanmoins, selon le reportage ci-dessous, « une légende est née, disant que le chant des mondines de 1900 avait inspiré les partisans de 1944, mais les deux versions sont bien nées en même temps. » Un chant à l'origine incertaine, certes, mais symbole universel de lutte pour la liberté.

L'histoire du chant Bella Ciao
2018 - 02:26 - vidéo

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