Erik Orsenna

Itw en direct de l'écrivain et académicien Erik ORSENNA pour son roman "Mali ô Mali" (qui raconte l'histoire de Madame Bâ, qui veut libérer son pays, le Mali, des djihadistes) : il a eu envie de raconter cette histoire car les idées ou les enquêtes n'ont pas le monopole de l'explication. De temps en temps pour comprendre il faut passer par le roman, car le roman donne, par l'intermédiaire de personnages, des vérités incertaines, fragiles, qui sont des vérités humaines. Il connait bien le Mali, un pays qu'il trouve tout à fait passionnant. Quand on va en Afrique, souvent on a l'impression qu'on est à un commencement du monde. L'une des principales batailles de Madame Bâ est la lutte pour la contraception. Erik Orsenna évoque la transition démographique qui n'est pas encore entamée dans les états les plus fragiles (Niger, Mali...). Dans ces pays, on se demande quel est l'horizon des jeunes (le djihad, le trafic...). Il a beaucoup enquêté sur la démographie pour ce roman (il cite l'exemple de l'Iran). La question-clé c'est est la question du développement. Ce qu'il va chercher en Afrique, ce sont des vérités humaines, et des grands rythmes millénaires (le parcours du fleuve Niger où le sable gagne contre l'eau). Il parle des échanges dans le roman entre Madame Bâ et François Hollande. C'est la folie psychiatrique d'un romancier de se mettre à la place des gens. Pour lui la charia, c'est une maladie du temps, une maladie du contexte. Dans les pays musulmans, les dictateurs financent des prédicateurs incultes. Selon lui, l'attraction des jeunes pour le djihad, c'est l'attraction pour des solutions simples. C'est ce qu'on appelle le totalitarisme.