Simone Veil ; l'arrivée au camp

Simone VEIL, ancienne déportée à Auschwitz et à Bergen-Belsen : raconte les premiers instants de son internement dans le camp. Simone VEIL : "Puis le matin très tôt, on a été réveillé et a commencé la procédure, l'enregistrement dans le temps, et aussi la prise de conscience de ce que c'était. La première opération, c'était le tatouage. C'était déjà une impression? Le tatouage qui donnait le sentiment d'une chose justement irrémédiable. Devenir un numéro, je crois que c'est le premier événement qui a donné à penser que ce n'était pas seulement l'envoi dans un camp de travail ou une déportation ordinaire. Et puis, comme c'était aussi le contact un peu plus important avec les déportés que nous n'avions pas vus jusque-là, ce sont les questions qui ont commencé, avec les réponses brutales disant que "Les gens qui sont montés dans les camions, à cette heure-ci ils sont morts". On ne pouvait pas imaginer, le choc de se dire que c'est fini, "D?ailleurs, si vous vous penchez à travers la fenêtre, vous pouvez voir la fumée". Je crois que personne ne peut croire ça.