La cour d'assises spéciale de Paris a condamné mercredi 29 juin Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie de commandos qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015, à la perpétuité incompressible, la peine la plus lourde du code pénal.
La perpétuité incompressible rend infime la possibilité d'une libération. Elle n'avait jusque-là été prononcée qu'à quatre reprises. Cette «perpétuité réelle» rend impossible de demander un aménagement de peine. Le condamné peut toutefois, au bout de trente ans passés en prison, demander au tribunal de l'application des peines de revenir sur cette impossibilité.
La «perpétuité réelle» a été instaurée en 1994 sous l'impulsion du ministre de la Justice Pierre Méhaignerie, marqué par le viol et le meurtre d'une fillette par un homme déjà condamné pour des crimes sexuels. Avant Salah Abdeslam, elle n'avait été prononcée qu'à quatre reprises : contre Pierre Bodein dit Pierrot le fou en 2007, Michel Fourniret - depuis décédé en prison - en 2008, Nicolas Blondiau en 2013 et Yannick Luende Bothelo en 2016, à chaque fois pour des meurtres d'enfants accompagnés de viols ou tortures.
D'abord prévue pour ces crimes uniquement, la perpétuité incompressible a été étendue en 2011 aux meurtres ou tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique (forces de l'ordre, magistrats, surveillants de prison). Après la série d'attentats ayant ensanglanté la France en 2015, elle a été élargie aux crimes terroristes en juin 2016.