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Les accompagnants d'élèves handicapés, un métier en mal de reconnaissance

Les accompagnants d'élèves handicapés, un métier en mal de reconnaissance

Mardi 3 octobre, les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) ont été en grève pour protester contre de mauvaises conditions de travail. Ils demandent une revalorisation des salaires, parfois très bas, et la création d'un véritable statut pour cette profession contractuelle. Une demande de reconnaissance réitérée depuis près de 40 ans.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 03.10.2023
 

L'ACTU.

À l'appel de plusieurs syndicats, les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) étaient en grève mardi 3 octobre. Cette profession, majoritairement féminine, lutte depuis ses débuts, dans les années 1980, pour plus de reconnaissance. En cause notamment : des conditions de travail qui se dégradent, des salaires bas et un statut de contractuel qui ne répond pas aux besoins du secteur. En plus d'une revalorisation salariale et d'un véritable statut, les AESH demandent une définition plus claire de leurs missions, qui parfois s'éparpillent en dehors de l'aide aux enfants en situation de handicap ou en difficulté d'apprentissage.

LES ARCHIVES.

« Un exemple qui montre bien qu'il y a d'autres solutions que les institutions spécialisées ». En 1988, la section mancelle de FR3 Régions était allée à la rencontre de Gilles, écolier de huit ans et aveugle. Il était accompagné tous les matins par une aide scolaire - appelé aujourd'hui AESH -, Isabelle Adam, qui adaptait en braille les cours.

Les premières expérimentations de ce type d'accompagnement scolaire dataient du début des années 1980. Le soin du recrutement de ces personnels non-enseignants était alors laissé aux établissements scolaires et aux collectivités locales. Parfois même à des associations. C'était le cas d'Isabelle Adam, employée de « La Croisade des aveugles », une association qui travaillait à l'insertion des non-voyants adultes ou enfants.

Brigitte Chesnay, l'institutrice, se montrait positive sur l'arrivée de Gilles dans sa classe, un dispositif « très bénéfique pour lui » et qui permettait une « ouverture sur le monde des enfants handicapés » au reste de la classe. Mais qui, pour elle, demandait « plus de temps que pour une classe normale ». En conclusion de ce reportage, la maman de Gilles appelait à ce « qu'il y ait beaucoup plus d'écoles à faire ce genre d'éducation ».

Un métier à structurer et à valoriser

En 2003, le métier évoluait et les assistants de vie scolaire financés par les associations étaient désormais payés par l’Éducation nationale. Des postes d'assistants d'éducation étaient également créés. Non sans mal, entendait-on dans l'archive d'août 2003 ci-dessous. « Le gros point noir de la rentrée : le départ des aides éducatifs en fin de contrat », en remplacement desquels, le gouvernement avait prévu la création de 20 000 postes d'assistants d'éducation. « Selon les syndicats, la moitié ne serait pas encore recrutée ».

Dans cette archive, Céline Malisani racontait son métier d'assistante d'éducation, qui constituait à assister cinq enfants « en grande difficulté scolaire ou handicapés » 35 heures par semaine.

Près de 15 ans plus tard, le métier était encore à la recherche d'une plus grande structuration. « Précarité, faiblesse des salaires, à l'heure où le gouvernement parle beaucoup d'école inclusive, eux se sentent méprisés ». Dans le reportage de 2019 ci-dessous, des AESH étaient en grève. L'une d'elles, Nathalie Grumellon, racontait le manque de personnel. Dans son établissement de la banlieue parisienne, elles étaient quatre AESH sur sept postes, dont trois à temps partiel. Et, ajoutait-elle, les écoliers voyaient tourner ces quatre accompagnants tout au long de la semaine, ce qui était « très déstabilisant pour l'élève ». À temps plein, elle gagnait 1261 euros, précisait le reportage.

Et déjà, la demande des syndicats : être titularisé dans un corps de fonctionnaire.

Témoignages d'AESH
2019 - 01:55 - vidéo

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