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1987, fortes tensions entre Grèce et Turquie en Méditerranée orientale

1987, fortes tensions entre Grèce et Turquie en Méditerranée orientale

Dans un contexte très tendu entre la Turquie et la Grèce, l’armée turque a débuté dimanche 6 septembre ses manœuvres annuelles effectuées en collaboration avec les forces de sécurité de Chypre du Nord, dans un contexte de fortes tensions en Méditerranée orientale. En 1987, déjà, une mission de prospection pétrolière turque en mer Égée entraînait une grave crise. 


Par la rédaction de l'INA - Publié le 13.08.2020 - Mis à jour le 07.09.2020
Tension entre la Grèce et la Turquie - 1987 - 01:19 - vidéo
 
Dans un contexte très tendu entre la Turquie et la Grèce, l’armée turque a débuté dimanche 6 septembre ses manœuvres annuelles « Orage méditerranéen », des manœuvres effectuées en collaboration avec les forces de sécurité de Chypre du Nord, dans un contexte de fortes tensions en Méditerranée orientale. En 1987, déjà, une mission de prospection pétrolière turque en mer Égée entraînait une grave crise.

Le 10 août 2020,  deux chasseurs Rafale et 2 bâtiments de la Marine nationale française ont été mobilisés en Méditerranée orientale, alors que la tension entre Grèce et Turquie était vive après qu'un navire turc de prospection gazière, escorté de navires de guerre, aient pénétrés dans des eaux disputées entre les deux pays. En 1987, déjà, une mission de prospection pétrolière turque en  mer Égée entraînait une grave crise. Du déjà-vu. Le 27 mars 1987, Richard Tripault, présentateur du journal télévisé Soir 3, qualifiait les relations entre la Grèce et la Turquie « d'extrêmement tendues ». En cause, la crise déclenchée par l'annonce d'Ankara qu'un de ses navires, le Sismik 1, « devait entamer des recherches pétrolières dans les eaux internationales de la mer Egée ».

Le reportage, sur des images de la télévision grecque ERT, reprenait la déclaration du Premier ministre turc, Turgut Özal, qui avertissait que « si Athènes devait empêcher ces recherches, la Turquie considérerait cela comme une déclaration de guerre », tout en ajoutant, comme nous le rappelle un article du Monde publié deux jours plus tard, le 29 mars, que « la Turquie n'entendait pas prendre l'initiative d'une crise ouverte. »

Toujours selon le reportage de Soir 3, l'initiative turque était cependant jugée assez grave par Athènes pour que le Premier ministre de l'époque, Andreas Papandréou, envisage « l'éventualité d'une guerre en Méditerranée orientale » et exclut lors du Conseil des ministres « que le Sismik 1 puisse mener sa mission à terme ». En plus de se montrer ferme vis-à-vis de la Turquie, M. Papandréou avait tenu « à mettre l'OTAN et les Etats-Unis, qui soutiennent la force militaire de la Turquie, devant leurs responsabilités », ajoutant « qu'en cas de conflit avec la Turquie, la Grèce menaçait de fermer les bases américaines sur son territoire. »

Cette crise, la plus grave depuis l'invasion de Chypre par la Turquie en 1974, avait pour origine une question qui n'est toujours pas réglée aujourd'hui : celle d'une souveraineté disputée en mer Egée entre les deux pays. Avec la découverte de richesses pétrolières dans cette zone dans les années 1970, les conflits de frontière maritime prenaient une nouvelle importance, économique et géopolitique. 

Les Etats-Unis et l'OTAN, dont font partie la Grèce et la Turquie, sont depuis régulièrement confrontés aux tensions entre ces pays dont ils financent largement les dépenses militaires, et qui constituent traditionnellement un appui essentiel dans leur stratégie en Méditerranée. 

Pour mettre un terme à cette crise, les alliés de l'OTAN et le gouvernement américain lançaient, selon le reportage de Soir 3 « des appels au calme des deux pays, leur recommandant d'entamer des discussions et d'éviter à tout prix le recours à la force ». 

La désescalade devait intervenir rapidement, les gouvernements grecs et turcs s'abstenant finalement de pénétrer dans les eaux internationales disputées, un échange téléphonique entre M. Papandréou et M. Özal mettant un terme à cet épisode.

Samedi 5 septembre 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé la Grèce lors d’une allocution télévisée : « Ils vont comprendre, soit par le langage de la politique et de la diplomatie, soit sur le terrain via d’amères expériences ».


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