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Lounès Matoub, le poète rebelle

Lounès Matoub, le poète rebelle

Le chanteur et poète algérien Lounès Matoub est assassiné le 25 juin 1998. Militant de la cause berbère en Algérie, il n'a cessé de combattre l'intégrisme islamique.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 21.06.2018 - Mis à jour le 21.06.2018
Lounes Matoub - 1995 - 02:23 - vidéo
 

"Je n'ai jamais étudié ni la musique, ni l'harmonie. J'ai toujours travaillé à l'oreille et j'ai acquis cette oreille musicale en écoutant les anciens, en assistant aux veillés funèbres, là ou les chants sont absolument superbes. Même en matière de musique, je suis un rebelle."

Lounès Matoub a commencé la musique à l'âge de 9 ans. Il fabrique alors sa première guitare à partir d'un bidon d'huile de moteur vide et de fils de pêche. Le chanteur algérien sort son premier album en 1978 et commence à fustiger le gouvernement de l'Algérie, à qui il reproche l'assassinat d'intellectuels. Il est alors interdit d'antenne et ne passe pas dans les médias algériens. Ses textes dérangent, à tel point qu'il est enlevé le 25 Septembre 1994 par des terroristes du Groupe Islamique armé (GIA). Mais suite à la pression du peuple kabyle, il est libéré quelques jours plus tard.

Trois mois plus tard, Lounès Matoub est déjà de retour sur scène au Zénith de Paris pour plusieurs concerts. Dans ce reportage de France 2 diffusé en 1995, un spectateur décrit le personnage : "Il n'a jamais baissé les bras. Toujours combatif et il combat toujours. C'est un bonhomme qui n'a pas peur de mourir." Et une femme de rajouter : "Sincèrement, on est tous avec lui. Intégrisme, non ! Fanatisme, non !". Le poète algérien bénéficie du soutien de tout un peuple. Ses textes mordants renvoient dos à dos les intégristes et le gouvernement algérien. Malgré des chansons à connotation politique, Lounès Matoub le revendique. Il n'est pas un politicien.

"Je ne suis pas un politique, je suis un chanteur."

                                         Lounès Matoub

Le 25 juin 1998, Lounès Matoub est assassiné à quelques kilomètres de son village natal. Même si les auteurs ne seront jamais identifiés, les islamistes du GIA sont fortement soupçonnés. A la suite de sa mort, la Kabylie devient le théâtre de violents heurts et manifestations pendant plusieurs jours, faisant trois morts.


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