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Au fort de Brégançon ou ailleurs : les vacances des présidents de la République

Au fort de Brégançon ou ailleurs : les vacances des présidents de la République

Emmanuel Macron a passé ses vacances dans la résidence historique des chefs d'État : le fort de Brégançon dans le Var. Un lieu délaissé par certains de ses prédécesseurs, qui avaient préféré d'autres destinations estivales. Ainsi, de Colombey-les-Deux-Églises au cap Nègre, en passant donc par Brégançon, les styles diffèrent. Mais vacances du président ne signifient pas vacance du pouvoir.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 11.08.2017 - Mis à jour le 16.08.2023
Fort de Bregançon : la plage des présidents - 2018 - 03:01 - vidéo
 

Les chefs d'État, eux aussi, partent en vacances l'été. Cette année, le couple Macron était au fort de Brégançon, lieu de villégiature historique des présidents français. Tout comme Emmanuel Macron, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing ou encore Jacques Chirac appréciaient y séjourner. L'archive en tête d'article raconte l'histoire de ce lieu de résidence présidentiel du Var.

En réalité, le fort de Brégançon a, « dans l'Histoire, reçu assez peu de visites » commentait le reportage. D'autres présidents avaient en effet préféré varier les destinations. De Colombey-les-Deux-Églises au cap Nègre, en passant par Courchevel, Latche, Brégançon ou Wolfeboro, les styles diffèrent.

Charles de Gaulle le premier à Brégançon

Dès les années 1950, les caméras de télévisions s’intéressèrent aux vacances présidentielles. En 1954, le dernier président de la 4e République, René Coty était filmé lors de son séjour privé à la station thermale de Bagnoles-de-l'Orne (Orne). Selon le commentaire de l'archive des « Actualités Françaises » ci-dessous, « il ne se passe pas de jours sans que la foule ne fasse preuve de ponctualité pour l'applaudir ».

Charles de Gaulle est le premier président à séjourner au fort de Brégançon, ancienne forteresse militaire. Les vacances présidentielles étant aussi l'occasion de déplacements officiels, en août 1964, Charles de Gaulle était à Toulon pour le 20e anniversaire du débarquement de Provence, qui avait eu lieu à la mi-août 1944. Il logea une nuit au fort de Brégançon, qu'il trouva mauvaise. En 1968, il lui donna néanmoins le statut de résidence présidentielle.

Le Président De Gaulle en Provence
1964 - 01:09 - vidéo

Le général de Gaulle ne cachera jamais sa préférence pour sa maison «La Boisserie» de Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne) que l'on visite ci-dessous avec son fils Philippe, en 1990. Le Président y passa la plupart de ses vacances.

Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, Brégançon avant tout

Le fort de Brégançon devint lieu de villégiature privilégié présidentiel avec le couple Georges et Claude Pompidou. Dès août 1969, ils y trouvèrent une maison de vacances agréables, qu'ils aménagèrent à leur goût, très moderne, avec l'aide d'artistes et de designers comme Pierre Paulin. Georges Pompidou en profita pour se montrer plus accessible en y invitant les journalistes et en s'y faisant photographier sans cravate.

À son tour, Valéry Giscard d'Estaing apprécia séjourner au fort de Brégançon. Il y retira l'ameublement moderne de son prédécesseur et fit construire une terrasse. En 1976, au milieu de la foule et des journalistes de plus en plus nombreux, Valéry Giscard d'Estaing et son épouse arrivaient en DS au fort de Brégançon. Comme on le voit dans l'archive ci-dessous, le président, très décontracté, conduisait lui-même fenêtre ouverte se laissant interpeller par la foule. Comme Georges Pompidou, il profita de ces séjours pour travailler une image jeune et accessible.

François Mitterrand, Brégançon, non merci

Plutôt amoureux de sa résidence de Latche dans les Landes, François Mitterrand ne se rendit à Brégançon que fin août 1984 où il y reçu de nombreux invités politiques. Il n'y resta que quelques jours et déclare en partant : « Je pense ce que tout le monde pense. C'est un bel endroit. » Avant de préciser qu'il repartait à Latche.

L'été suivant, il y invita Helmut Kohl pour régler des affaires européennes. Brégançon devient pour lui un lieu de travail plutôt qu'un lieu de détente.

Jacques Chirac, Brégançon et bain de foule

Jacques Chirac passa ses premiers congés présidentiels, à l'été 1995, à Brégançon. Il n'était pas rare de le voir se mêler aux curieux et aux photographes à Bormes-les-Mimosas (Var), même si selon l'archive ci-dessous, il y passait des « vacances courtes et discrètes ». Lors de ses séjours, il fit des messes ses principales apparitions publiques. Pour le reste, il travaillait au calme et au frais derrière les murs épais du fort.

Nicolas Sarkozy, de Brégançon au cap Nègre

Avec l'amélioration des technologies de photographies et malgré un pourtour de plusieurs centaines de mètres interdit à la navigation, le fort de Brégançon devint moins privé et les objectifs des paparazzis furent désormais capables de capter les mouvements présidentiels de loin. Quitte à être vus pendant leurs vacances, les chefs de l'État se servirent d'autant plus de leur visite au fort de Brégançon pour leur communication politique.

En 2007, Nicolas Sarkozy, pour qui «la rupture» est le mot d'ordre, n'hésitait pas à fausser compagnie à son service d'ordre pour saluer les badauds. Ainsi, si Chirac allait à la messe, Sarkozy faisait son jogging chaque matin.

L'année suivante, le président abandonnait la résidence officielle de Brégançon pour celle, plus chic, de son épouse Carla Bruni, au cap Nègre. Même programme : jogging, lecture et repos.

François Hollande, des vacances « normales » à Brégançon

« On va aller à Bormes-les-Mimosas, là ! » En 2012, François Hollande « le président normal », retournait dans la résidence estivale des présidents pour des « vacances normales » comme le racontait l'archive ci-dessous. Il arrivait en train. Au programme : bain de foule, repos, lecture, baignade et travail.

Derrière la décontraction, les images des présidents sur leur lieu de villégiature, très mises en scène, semblent dire que, même en période de vacances, le pouvoir, lui, n'est jamais vacant.

Emmanuel Macron de retour

En 2018, le jeune président n'abandonna pas Brégançon, bien au contraire. Emmanuel Macron entendait renouer avec cette tradition républicaine des vacances présidentielles dans la résidence officielle de la République.

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