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Le problème des Etudiants dits "Enragés"

Le problème des Etudiants dits "Enragés"

Inter actualités de 08H30 - 06.05.1968 - 11:48 - audio

Contenu de l'édition du Journal parlé après écoute en ligne : - 1. "Inter Panorama" - Le problème des Etudiants dits "Enragés" : - Entretien avec René REMOND, Professeur d'Histoire à la Faculté de Nanterre et à l'Institut des sciences politiques et Yves MOUROUSI : - A 1'05 - René REMOND essaye de déchiffrer les signes et d'en déchiffrer la signification - L'agitation est le fait de petits groupes très minoritaires ; l'avenir du mouvement dépendra du comportement de tous les autres ; la grande majorité qui veut continuer les cours reste passive - La réceptivité de cette masse aux revendications des minorités vient de son inquiétude face à son avenir professionnel - Les petits groupes sont une grande nouveauté car ils contestent l'université comme "l'élément avancé de la société", ils s'en prennent à l'université car ils sont dedans - Entre cette masse et les petits groupes il y a le vide - Il souligne la faiblesse du syndicalisme étudiant "il y a juste une façade derrière laquelle il n'y a pas grand chose" - A 4'42 - Cette "agitation extrémiste" entraîne une polarisation aux extrêmes - Il met à part le cas des étudiants communistes qui ont été pris de vitesse et sont débordés sur leur gauche (il développe cette idée). - A 6'02 - Il ne croit pas qu'il y aura extension du mouvement aux jeunes travailleurs - Ceux qui essayent d'aller dans les usines se heurtent à l'hostilité ou au scepticisme des travailleurs - Il explique cela par le fait que pour les travailleurs les étudiants sont des privilégiés - Il prend pour exemple le "petit personnel" des universités qui jugent très sévèrement l'action des "enragés" - A 7'50 - Est-ce une nouvelle révolution ou une résurgence de thèmes plus anciens ? Quels enseignements on peut tirer de ce mouvement - On assiste à la puissance des mythes et au réveil des idéologies - Il s'agit dans un premier temps d'un prodigieux réveil des mythes - Ensuite il y a un syncrétisme entre différentes utopies du XIXème siècle (un peu de socialisme pré-marxiste, beaucoup d'anarchisme, le tout teinté de révolution culturelle chinoise) - Les "enragés" sont aussi anti-communistes, qu'anti-capitalistes... C'est une protestation globale contre la société, contre tout pouvoir et toute autorité - Ils rejettent les règles et c'est pourquoi il est difficile de les intégrer dans l'université car ils rejettent le dialogue et n'appliquent aucunes règles - Ce groupe là recherche l'anonymat et refuse le dialogue - A 10'05 - Yves MOUROUSI lui demande si une révolution par la violence serait possible en 1968 ? René REMOND répond qu'il ne faut pas écarter la possibilité d'une agitation profonde ayant recours à des formes de violence - Le désir de transformation est canalisé vers des formes de violence qui lui paraissent utopiques car elles ne tiennent pas compte de la transformation de la société moderne - Cette violence à son avis désorganise plus qu'elle ne construit un nouvel ordre social.

Producteur / co-producteur Office national de radiodiffusion télévision française
Générique Journaliste : Yves Mourousi Participant : René Rémond
Descripteur(s) crise, étudiant, idéologie, Mai 68, révolte, Société, université

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