Illettrisme: 50 ans de tabous
2,5 millions, c'est le nombre d'illettrés âgés de 16 à 65 ans, en France. Autant de personnes qui, malgré une scolarisation en France, peinent à lire et à calculer. Un nombre en baisse : ils étaient 3 100 000 en 2004. Mais qui reste élevé, et rappelé chaque année, en ces journées nationales d'action contre l'illettrisme. Un combat difficile, car on n'avoue pas cet handicap. Il est souvent invisible, tabou. Et c'est souvent à l'armée qu'il est repéré, évalué, compté. Comme ici en 1965. 1982, nouveau reportage, de nouveau à l'armée. Comment amener un jeune homme à avouer ce qu'on ne dit pas chez soi, au travail, que l'on cache dans sa vie de tous les jours. 51 % des illettrés travaillent en 2011. Un chiffre en-dessous de la moyenne nationale. La pêche, l'agriculture, l'agro-alimentaire sont les secteurs où le nombre de personnes vivant ce handicap atteint presque presque 10%. La honte, l'isolement le père Joseph Wresinski l'a connus. Il est le fondateur du mouvement ATD Quart monde, au début des années 70. Sa mère était analphabète, lui-même n'était pas encouragé à lire, à s'exprimer. Il parle de ce combat pour la dignité, en 1982. Le gouvernement a pour objectif de ramener le taux d'illettrés de 7% en 2011 à 5% d'ici 2018. Il sera aidé par le simple renouvellement de la population. Car il y a un effet génération. Le pourcentage de personnes en situation d'illétrisme est de 12 % chez les 56-65 ans. Il ne s'élève qu'à 4% pour les 18-25 ans. L'éducation scolaire, malgré tout, porte ses fruits.
Producteur / co-producteur |
Institut national de l'audiovisuel |
Générique | Rédacteur en chef : Richard Poirot |
Descripteur(s) | alphabétisation, éducation, illettrisme |