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Rap et politique, 20 ans de clashs

Rap et politique, 20 ans de clashs

Retour vers l'info - 20.10.2017 - 03:01 - vidéo

[Autres génériques et descripteurs] : BASSE Paul (Redacteur) lls ont cette fureur de dire. Avec leurs textes parfois très crus, certains rappeurs sont depuis une vingtaine d'année devenus la cible des politiques. Le rappeur Orelsan, qui sort son 3ème album aujourd'hui, en a lui aussi fait les frais. Retour en images sur les plus grands clashs entre rappeurs et politiques. Il y a 8 ans, le rappeur français Orelsan, dont le nouvel album sort ce vendredi, était au coeur de la polémique. En cause, l'une de ses ancienne chanson diffusée sur internet. >>> Extrait court de la chanson "Sale pute" Associations féministes et politiques font alors du rappeur leur bête noire au point que l'artiste sera déprogrammé de plusieurs concerts. Un événement qui n'est pas sans rappeler d'autres clashs entre rappeurs et politiques. Le premier d'entre eux a lieu en 1995. Ministère de l'Intérieur contre Ministère Amer. Après leur titre "Sacrifice de poulet" composé pour la bande originale du film "La Haine", le groupe se lâche dans un magazine. Les syndicats de police demandent alors au ministre de l'Intérieur de porter plainte. Une bataille inutile selon groupe. Kenzy, Ministère Amer - "C'est une guerre que vous avez déclaré à la police ou pas ? Mais non on est en guerre contre personne. Ce qui nous intéresse aujourd'hui c'est si on va gagner le match de foot de tout à l'heure..." Ministère Amer sera reconnu coupable d'incitation au meurtre et condamné à une amende de plusieurs dizaines de milliers d'euros. 1996, nouvelle fronde politique, cette fois contre NTM. Déjà dans le collimateur avec leurs titres virulents contre la police, le groupe est épinglé lors d'un concert. Philippe De Villiers, président du Mouvement pour la France - "Le chanteur principal du groupe NTM a pris à partie les policiers qui étaient dans la salle et a demandé aux jeunes qui étaient là d'aller les casser. Je trouve ça tout à fait normal, ils ont eu le tarif. Ce n'est pas parce que ce sont des chanteurs millionnaires qu'il faudrait les préserver". Verdict judiciaire pour NTM, 2 mois de prison avec sursis et plus de 7000 euros d'amende. 7 ans plus tard, un autre politique s'intéresse de près aux rappeurs. A peine arrivé Place Beauvau, Nicolas Sarkozy promet de ne rien laisser passer. Le ministre de l'Intérieur tiendra bien ses promesses. Il tentera, en vain, de faire condamner les groupes la Rumeur et Sniper pour diffamation publique et textes antisémites et racistes. En 2005, la contestation contre les rappeurs s'amplifie. Au lendemain des émeutes qui ont secoué les banlieues françaises, 200 élus, députés et sénateurs, demandaient au garde des sceaux de porter plainte contre 6 groupes de rap dont les paroles incitaient, selon eux, à la haine et au racisme. François Grosdidier, député-maire de Woippy - "Les rappeurs et tous ceux qui véhiculent un racisme anti-blancs mâtiné d'antisémitisme ont une responsabilité dans la motivation de ceux qui vont s'en prendre à des individus parce qu'ils sont blancs ou juifs". Toutes les plaintes déposées dans cette affaire seront rejetées et aucun rappeur ne sera condamné. D'autres batailles politico-rap ont eu lieu ces dernières années avec toujours en toile de fond une question, celle de la liberté d'expression.

Producteur / co-producteur Institut national de l'audiovisuel
Générique Rédacteur en chef : Ludivine Lopez

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