La communauté russe en Ile de France

En Ile de France, vivent 200 à 300 000 russes immigrés. Reportage.Rue de Crimée, comme dans les 15 églises orthodoxes de la région, Pâques est toujours célébré avec le même faste. L'orthodoxie et l'amour de la langue russe sont les points communs aux trois vagues d'immigration qui se sont succédées depuis 1917 en provenance d'URSS. La première vague, constituée d'aristocrates et de militaires fuyait la révolution, la deuxième, l'après-guerre. Quant à la troisième, arrivée entre 70 et 80, elle est composée essentiellement de Juifs et de dissidents. Ces trois vagues ont peu de relations entre elles et on ne peut pas parler d'une communauté russe.Interview de Boris DELORME, libraire, sur cette question et les rivalités et les inimitiés qui prévalent.Le peintre Oscar RABINE fait partie de la troisième vague. Ses tableaux étaient interdits à Moscou. Déchu de la nationalité soviétique depuis 7 ans, il est français depuis deux mois. Ils sont une quarantaine comme lui à Paris, à pouvoir vivre de leur peinture. Interview d'Oscar RABINE sur sa famille.Anatoli GLADILINE se bat pour que sa fille le rejoigne : elle a automatiquement obtenu la nationalité française, mais ne peut quitter l'Union Soviétique. Il était un écrivain reconnu dans son pays. En France depuis 10 ans, en tant que réfugié politique, il travaille au sein de la dissidence, à Radio Liberty, financée par le Congrès Américain qui diffuse en URSS à partir de Munich.Une dizaine de publications en russe paraissent à Paris, dont "La Pensée russe", hebdomadaire tiré à 15 000 exemplaires et vendu au marché noir en URSS. Interview de Natalia GORBANEVSKAIA, journaliste de la publication et d'Anatoli GLADILINE. Si l'an dernier, 600 soviétiques ont pu quitter leur pays, une centaine seulement ont choisi la France.