Ce qui va changer avec l'autonomie des universités

Les universités d'Angers et de Nantes sont autonomes. Depuis le 1er janvier, elles font partie des 51 sites qui ont choisi en France de gérer en direct leur budget et leur recrutement. Pour l'université de Nantes, l'autonomie financière est un formidable levier. Elle va gérer la totalité de son budget soit 100 % des 290 millions d'euros. Elle gérera en direct ses 3 500 agents (chercheurs, techniciens ou administratifs) et elle aura une liberté de recrutement. L'université pourra aller chercher les spécialistes qui lui manquent là où elle le voudra. Mais elle va se retrouver en concurrence avec des universités plus riches et mieux dotées. Pour lutter à armes égales, l'université de Nantes va aller chercher de l'argent dans le privé. Elle le fait déjà pour financer la recherche dans ses laboratoires mais avec ce nouveau dispositif, elle compte nouer des partenariats avec les entreprises locales à travers une fondation. Pour les syndicats d'étudiants, il y a risque de privatisation. Les PME locales ont besoin des chercheurs universitaires pour innover et développer de nouveaux procédés. Elles ont besoin de garder une avance sur leurs concurrents et de recruter du personnel de haut niveau, pas seulement dans le domaine scientifique. L'alliance de l'industrie et de la recherche vont créer les emplois futurs et c'est le pari de cette grande réforme universitaire. Interview d'Yves LECOINTE, président de l'université de Nantes, de Julie BROUSSADIER, présidente du syndicat des étudiants de Nantes et d'un délégué du MEDEF de Loire Atlantique, Evelyne BOCQUENET.