ALLOCUTION DU PREMIER MINISTRE M. POMPIDOU A LA TELEVISION FRANCAISE

Le Premier Ministre, GEORGES POMPIDOU a répondu vendredi soir, devant les caméras de télévision aux questions que lui posait PIERRE VIANSSON-PONTE. Au cours de cet entretien, qui a duré une quarantaine de minutes les questions électorales puis les problèmes économiques et sociaux, enfin les affaires extérieures ont été successivement abordées. Le Premier Ministre a répliqué à son tour au "oui mais..." de M. GISCARD D'ESTAING, puis il a condamné sévèrement les dissidences qui se produisent au sein du gaullisme. Il a fait état de la lettre reçue le matin même de M. MENDES FRANCE qui propose d'avoir avec lui un débat contradictoire à l'occasion de la venue à GRENOBLE du chef du Gouvernement prévue au mois de février M. POMPIDOU confirmant qu'il tiendra dans cette ville la réunion publique s'est déclaré prêt à controverser avec l'ancien Président du Conseil s'il vient lui porter la contradiction. Des déclarations relatives aux affaires sociales, on retiendra l'affirmation que le problème de l'emploi se pose de façon permanente dans la société industrielle et donc que la situation éventuelle dans ce domaine n'est pas exeptionnelle, ni accidentelle. En matière économique, l'accent a été mis sur le logement, dont Mr Pompidou a reconnu qu'il était l'un des points les plus préoccupants l'une des plus sensibles déconvenues. En revanche, le premier Ministre a cité, comme la plus nette réussite, de son action gouvernementale l'éducation nationale. En ce qui concerne la politique étrangère, les réponses ont été prudentes sur l'EUROPE et elles se résument en une exaltation de l'indépendance nationale pour ce qui est des rapports avec l'Est comme avec l'Ouest. Tout au long de l'entretien qui n'avait fait l'objet d'aucune préparation détaillée, les répliques du premier Ministre parfois vives et directes, parfois aussi lentes voires prudentes ont conservé néanmoins à l'interview un ton courtois et détendu.