Entretien avec monsieur Georges Pompidou premier ministre

Interview du Premier Ministre, GEORGES POMPIDOU, par JEAN BOISSONAT (La Croix) et PIERRE SANDERICHAIN (Sud Ouest). (NB : seules les questions ont été prises) - VG du plateau puis les journalistes en PA. - JB : "Après avoir eu beaucoup de travaux dus au changement de législative en veut-il à son prédécesseur ?" - G. POMPIDOU : "Il n'en veut jamais à son prédécesseur." - JB : "Ce qui a le plus inquiété les Français, c'est ce qui a concerné la sécurité sociale, l'assurance maladie ne va-t-elle pas donner des surprises d'ici 2 ou 3 ans ?" - JB : "Ne pas oublier que l'on a dit que les charges non supportés par l'Etat créent ce fameux trou." - GP : "L'Etat ne pouvait supporter cette charge de croissance sans impôt nouveaux. Tableau de l'aménagement de la Sécurité sociale." - JB : "L'amputation des allocations familiales ? Peut-on imaginer la SS en faillite ?" - GP : "La gestion parlementaire pourra beaucoup, pour la Sécurité sociale et dans tous les autres domaines concernés par les dernières ordonnances." - JB : "L'ordonnance concernant l'intéressement des salariés aux bénéfices de l'entreprise même par M. VALLON, n'est pas jugée satisfaisante et qui va payer la note ? Cela conduira-t-il à un plus grand contrôle du personnel sur la gestion des entreprises ?" - PS : "La majorité vous a fait confiance. Ferez-vous confiance à votre majorité en lui accordant un véritable débat parlementaire sur les ordonnances ?" - PS : "Le sondage du 8 août a donné une popularité plus grande à M. MITTERRAND qu'au Général DE GAULLE." - GP : "Je n'accorde pas beaucoup d'importance aux sondages hebdomadaires (expl des dernières élections). - PS : "Cet été M. GISCARD D'ESTAING a fait certaines observations sur le fonctionnement du régime. Des réponses (M. DEBRE et vous) ont suivis d'où la bataille de la succession, que pensez-vous de cette expression ?" - PS : "La Vème République pourra-t-elle se perpétrer en dehors de DE GAULLE ? Quel est le péril : qu'il n'y ait pas d'autorité c'est un plaidoyer pour l'inconditionnalité. Un jour peut-être, vous serez député du CANTAL, vous serez dans l'opposition. Comment souhaitez-vous que le Gouvernement et la majorité se comportent vis-à-vis de vous ?" - GP :"Comme je me comporte vis à vis de l'opposition et je ferai entendre à la tribune ce que je pense."