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Entretien avec François Mitterrand à l'Elysée

Entretien avec François Mitterrand à l'Elysée

19.08.1991 - 18:30 - vidéo

Entretien du président François Mitterrand avec des journalistes de la presse télévisée à propos du coup d'état en URSS. Le chef de l'état veut encore croire à la perestroika. Il a condamné le coup d'état, mais s'est contenté de signifier à la nouvelle équipe soviétique la nécessité de poursuivre les réformes. - Gilles Schneider (La 5) "Peut-on dire que le coup d'état a réussi ?". Réponse de F. MITTERRAND : "Il est encore prématuré de faire un pronostic. La 1ère phase est réussie puisque Gorbatchev est écarté du pouvoir... il est presque arrêté, il est sous surveillance et des menaces pèsent sur Boris Eltsine. Mais si le coup d'état est réussi quelles sont ses chances ?... Les soviétiques sont habitués à un début de démocratie... on ne peut pas revenir en arrière, on peut mettre des crans d'arrêt. Je crois que le changement intervenu brutalement en URSS peut interrompre, mais je ne pense pas qu'il puisse arrêter le mouvement de démocratisation". - Paul Amar (FR3) "Y a-t'il une malédiction et une répétition de l'Histoire en URSS ?" Le chef de l'état reconnait que l'Histoire se répète, il souligne que le peuple soviétique est en révolution et va vers la liberté "Il faut avoir confiance dans le mouvement lancé en 1985, 1986. il continuera. On ne pourra renverser un mouvement populaire. - Dominique Bromberger (TF1) remarque que le communiqué de la France à l'URSS ne condamne pas ouvertement le coup d'état. Réponse du chef de l'état : "Vous y allez un peu fort ! Cela n'est qu'un communiqué... Il faut que les nouveaux dirigeants donnent des garanties sur la vie de M. Gorbatchev... Bien entendu je condamne le coup d'état !. - F. Mitterrand cite la dernière lettre de M. Gorbatchev qui lui disait qu'il "n'avait rien caché à George BUSH de la situation difficile en URSS / F. Mitterrand parle ensuite du petit déjeuner qu'il a pris avec Gorbatchev lors du dernier sommet du G7 à Londres et rapporte que Gorbatchev lui a avoué que l'URSS traversait le moment le plus difficile (allusion au traité de l'Union). - Au milieu de l'entretien le président Mitterrand lit une lettre qu'il a reçu de Guennadi Ianaiev, une demi-heure plus tôt dans laquelle le nouvel homme fort de l'URSS affirme "qu'il va s'en tenir à la démocratie et à la glastnost" / le président ajoute "Je ne dis pas qu'il faut prendre cela pour argent comptant, mais je vous informe". - Georges Bortoli (A2) "La France va-t'elle suspendre son aide à l'URSS ? Y aura-t'il des sanctions ?" Selon F. Mitterrand il est prématuré de parler de sanctions... le problème est de savoir comment vont réagir les nouveaux dirigeants. La direction actuelle doit respecter un certain nombre de règles précises et l'application des accords internationaux d'Helsinki et de Paris". - Paul Amar (FR3) "S'il se passe sur la Place rouge ce qui s'est passé à Tien an Men ?" Réponse de F. Mitterrand : "Alors le monde réagira comme il doit le faire, c'est à dire avec sévérité. Et il n'est pas concevable que nous puissions arrêter des mouvements que nous avons engagé avec les dirigeants de l'URSS comme M. Gorbatchev, il n'est pas concevable que nous mettions un terme à cette entreprise. Il s'agit de la paix, du progrès et de la liberté". - Paul Amar "Si l'ancien bloc de l'Est est menacé ?" "Alors ce serait une agression. Chacun de ces pays doit se sentir protéger... et en cas de menace, c'est la société qui devrait intervenir". - D. Bromberger "Le coup d'état marque t'il un retour à la guerre froide ?" "L'acte qui vient d'être accompli est un acte qui pourrait devenir rapidement un acte de guerre froide". - G. Bortoli fait allusion à une éventuelle guerre civile en URSS. F. Mitterrand ne veut pas miser sur le pire ni accumuler les catastrophes. Il assure que la CEE et l'occident seront intransigeants et pourront arguer du devoir d'ingérence. - Gilles Schneider "La menace de l'armée soviétique ?" F. Mitterrand répond que la France n'a jamais écarté cette menace et gardera toujours sa force de dissuasion nucléaire / il rassure les Français. - Paul Amar "La paix au proche-orient sans Gorbatchev ?" Le chef de l'état ne se prononce pas sur la suite des événements "Tout dépend de ce qui va se passer en URSS".

Producteur / co-producteur France Régions 3
Générique Participant : François Mitterrand Journalistes : Gilles Schneider, Paul Amar, Dominique Bromberger, Georges Bortoli
Descripteur(s) communisme, coup d'état, crise politique, discours, France, Gorbatchev, Mikhaïl, gouvernement provisoire, Ianaev, Guennadi, résidence officielle, URSS
Médias
Politique

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