Radios libres

Georges FILLIOUD, ministre de la Communication, a réaffirmé dans une interview au Journal du Dimanche, son hostilité à la publicité sur les antennes des radios libres, contrairement à l'avis du Sénat. Les radios libres sont divisées sur la question. La Fédération Nationale (FNRL), qui regroupe une centaine de Radios Libres sur les cinq cent émettant en France, est en accord avec la position de Georges FILLIOUD. Lors de son congrès, tenu ce week-end, elle y a rappelé ses visées non lucratives, et demandé à ses adhérents de s'autofinancer localement par l'organisation de concerts ou par des cartes d'auditeur. Sylvain RICCI, secrétaire national de la FNRL, revendique le droit d'émettre sans contraintes financières ou politiques. Le problème ne se pose pas entre partisans et adversaires de la publicité mais sur la question de la nature de la vocation des radios locales : elles doivent être des supports à de nouvelles pratiques radiophoniques et promouvoir les échanges culturels dans les villes. Nous ne voulons pas ouvrir dans ce pays une brèche à la commercialisation des ondes, nous sommes donc contre la publicité. En fait les radios libres se trouvent confrontées à deux obstacles, d'une part l'attribution des fréquences d'antenne, et d'autre part les recettes publicitaires.Jacques MASSEY, responsable de Radio Babel (Lot-et-Garonne), se déclare attentif à la régionalisation des décisions, notamment en matière d'attribution de fréquences. Il estime qu'à terme, les locales du service public risquent de concurrencer les radios libres qui vont se développer. Eric, animateur, explique que Radio Tomate est devenue à peu près inaudible à Paris, en raison des émetteurs très puissants de deux radios commerciales de fréquences très proches. Il ne s'agit donc pas de savoir si on est pour ou contre la publicité, car dans les faits, il y a un antagonisme irréductible entre radio commerciale et radio libre.