Opérations secrètes de la CIA : témoignage d'un ex-agent

Harry ROSITZKE, l'un des experts américains les plus qualifiés de la CIA (Agence Centrale du Renseignement) dans la lutte contre les services secrets soviétiques du KGB (Comité pour la Sécurité de l'État), est interviewé dans le jardin de sa ferme située à Middleburg en Virginie (Etats-Unis). En retraite depuis peu, il est questionné sur la nature et le processus de décision des opérations secrètes de la CIA, de la simple recherche de renseignement jusqu'aux tentatives d'assassinats. L'ancien agent insiste sur le fait que l'Agence n'aurait, selon lui, jamais organisé aucune action de sa propre initiative, qualifiant même de mythe cette théorie ; il affirme que les activités clandestines menées à partir de 1948 (interventions armées, renversements de gouvernements) ont été approuvées par les présidents américains en fonction, ainsi que par le NSC (Conseil national de sécurité) et par les ministres de la Défense et des Affaires étrangères en poste. Parmi ces opérations clandestines, il cite notamment le coup d'Etat fomenté en Iran en 1953 contre Mohammad Mossadegh, l'invasion du Guatemala en 1954 contre Jacobo Arbenz Guzman, le débarquement de la baie des cochons à Cuba en 1961 contre Fidel Castro, ou encore la récente intervention américaine au Chili contre Salvador Allende. Il évoque également le rôle du Comité 40 dans le processus de décision de ces opérations secrètes.Interrogé plus particulièrement sur le Chili et le financement apporté dès les années 1960 à l'opposition politique dirigée contre Salvador Allende et qui a débouché sur le renversement en 1973 du président chilien, l'ex-agent de la CIA confirme que tous les points de cette opération qualifiée d'anti-communiste et de long terme, ont été approuvés par le Comité 40 et le président des Etats-Unis lui-même.