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La réforme des retraites, un sujet électrique depuis 1991

La réforme des retraites, un sujet électrique depuis 1991

Après un passage mouvementé au Parlement, le projet de réforme des retraites est au Sénat. La majorité de droite, qui est plutôt favorable au report de l'âge de départ à 64 ans, compte enrichir le texte du gouvernement, mais pas facile de toucher à cet acquis social très défendu depuis les années 1990. Depuis longtemps, le sujet des retraites est électrique : retour sur 30 ans de contestations.

Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.01.2023 - Mis à jour le 28.02.2023
 

« La retraite, elle est à nous ! » Depuis 1945, le système de retraite français est un acquis social auquel il est bien difficile de s’attaquer.

Premier exemple, en 1991. Inquiet du vieillissement croissant de la population et de ses conséquences sur l’équilibre du système de retraite, le premier ministre, Michel Rocard voulait passer de 37 ans et demi à 40 ans de cotisation.

Pas de quoi convaincre les syndicats. « Il est question, dangereusement, de remettre en cause l’accès à la retraite à 60 ans », dénonçait alors Henri Krasucki, secrétaire général de la CGT. L’idée de Michel Rocard aboutit avec son successeur Édouard Balladur en 1993, mais uniquement pour le secteur privé.

1995, année de grève contre le « plan Juppé »

Alors 2 ans plus tard, en 1995, le nouveau premier ministre Alain Juppé voulut aussi augmenter la durée de cotisation pour la fonction publique et les régimes spéciaux. Réponse immédiate des syndicats mobilisés dans toute la France.

Un manifestant expliquait la colère : « On a signé un contrat quand on est rentré dans la fonction publique pour travailler 37,5, il n’y a aucune raison que le gouvernement nous trompe à changer un contrat maintenant. » La mobilisation contre la réforme Juppé fut forte. Pendant 3 semaines, fonctionnaires et cheminots occupèrent la rue et les grèves paralysèrent la France.

Un journaliste interrogeait alors des usagers bloqués, dont le soutien aux grévistes s’affaiblissait : « écoutez monsieur, je vais être tellement agressif que ça passera pas à la télé », « d’un côté, je suis pour eux, de l’autre, ça fait chier. » Face à l’ampleur de la contestation, le gouvernement renonça.

Depuis 2003 : réformer le système des retraites

Mais 8 ans plus tard, en 2003, nouvelle tentative du premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Là encore, il s’agissait d’augmenter la durée de cotisation pour le secteur public. Et là encore : « Raffarin démission, c’est la rue qui a raison ! » Malgré les contestations, le texte de Jean-Pierre Raffarin fut voté.

4 ans plus tard, en 2007, l’allongement de la durée de cotisation pour les régimes spéciaux faisait partie de la nouvelle réforme du président Sarkozy. Réaction immédiate des syndicats de cheminots : « J’ai 31 ans de service et maintenant on va me dire alors que je cotise depuis 31 ans plus que tout le monde, on va me dire qu’il faut que j’aille plus loin ? Non, il n’en est pas question ! » Cette fois-ci, le gouvernement ne céda pas, mais accorda des compensations aux cheminots.

En 2010, nouvelle réforme sous la présidence Sarkozy pour repousser l’âge de départ à la retraite à 62 ans. Résultats : 14 journées de manifestations enregistrées entre octobre et novembre. « On a trimé pour la gagner, on se battra pour la garder. La retraite, elle est à nous ! » Le gouvernement gagna la bataille.

Aujourd’hui, Emmanuel Macron veut fixer l’âge de la retraite à 64 en 2027. Encore une fois, les syndicats disent « non ».

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