Lesbos était depuis 2017 au coeur des tensions liées à un nouvel afflux de réfugiés du Moyen Orient sur la frontière gréco-turque. De nombreux bénévoles d'ONG présentes pour venir en aide aux migrants quittaient l'île sous la menace de personnes d'extrême droite. Depuis la crise migratoire de 2015, qui a vu plus d'un million de personnes pénétrer l'espace Schengen, en conséquence des guerres au Moyen Orient, Lesbos voit régulièrement s'échouer sur ses plages les embarcations des migrants.
Distance d'à peine 7 km des côtes turques, l'île est un point de passage pour ceux en quête d'une vie meilleure, et qui cherchent, via Lesbos, à rejoindre Athènes, puis les pays d'Europe occidentale.
Mais dès 2008, Lesbos était déjà décrite dans un reportage diffusé le 30 juin au journal de 20h de France 2 comme « le Sangatte grec », en référence au camp de migrants situé près de Calais, définitivement fermé en 2002. Le reportage faisait état d'une immigration en provenance « d'Afgnahistan, d'Irak, et de Somalie ». En réponse, « la Grèce [semblait] débordée ».
Dans un camp « plein à craquer » de détention de réfugiés, à Lesbos, les personnes étaient regroupées par nationalité, tandis que les policiers du centre y travaillaient « avec masques et gants pour éviter les maladies ». « A l'intérieur, des conditions d'hygiène déplorables, une trentaine de personnes entassées dans une pièce sur des matelas abîmés ».
Selon France 2, les chiffres de l'immigration avaient bondi en 2007, lorsque « 10 000 personnes avaient été interceptées, soit trois fois plus qu'en 2006 ». Bien que chaque jour les autorités « relâchaient une poignée d'immigrés pour désengorger le centre, avec dans leur poche une autorisation de séjour d'un mois et un billet de bateau pour Athènes », la majorité des migrants était bloquée sur l'île.
En 2015 et 2016, Lesbos était devenue l'un des épicentres de la crise des réfugiés, accueillant par milliers les migrants quittant la Turquie pour l'Europe. Devant la gravité de la situation, l'Union européenne avait signé avec la Turquie l'accord sur l'immigration du 18 mars 2016.
Depuis, la nombre de réfugiés avait drastiquement baissé pour l'ensemble de la Méditerranée. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, leur nombre était passé de 1 015 078 en 2015 à 362 753 en 2016, pour redescendre ensuite à 172 301 en 2017, et 122 029 en 2018.