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1986, le polar selon Claude Chabrol

1986, le polar selon Claude Chabrol

Le 12 septembre 2010, Claude Chabrol disparaissait après cinquante années de carrière cinématographique. Réalisateur à l'humour volontiers caustique, il enchaînera une soixantaine de films, dont de nombreux polars. Un genre qu'il évoquait ici, à l'occasion du festival du film policier de Cognac.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.09.2020 - Mis à jour le 08.09.2020
Claude Chabrol à propos du film policier - 1986 - 04:34 - vidéo
 

Le 6 avril 1986, France Régions 3 Limoges consacrait un long reportage au festival du film policier de Cognac. Quoi de plus naturel que d'interroger le maître français du film policier, un habitué du festival, le cinéaste Claude Chabrol.

"Je travaille dans le policier car je suis incapable de travailler dans le gag"

Claude Chabrol explique en premier lieu son attachement à ce genre cinématographique : "le policier est le meilleur moyen de raconter aux gens des histoires qui ne les ennuient pas totalement. Ma soif du mal est immense, mais je pense que ce que je fais en matière de films policiers ne suffirait pas à l'étancher complètement car mes films policiers sont plutôt doux, finalement."

"Un bon polar doit avoir les mêmes caractéristiques qu'un conte de Perrault"

Le cinéaste explique en quoi le film policier est un conte pour adultes selon lui, "car comme les enfants, ils n'en connaissent pas la fin et logiquement ils ne doivent pas pouvoir la deviner… ils doivent être surpris. Un bon polar doit avoir les mêmes caractéristiques qu'un conte de Perrault. Bien entendu pour adultes... on peut ne pas mettre de cadavres du tout, l'important est qu'on l'attende".

"Le polar : une démarche complètement moraliste"

Claude chabrol définit ensuite les enjeux du film policier, "celui qui fait un film policier doit être humble dans la façon d'aborder les choses mais terriblement ambitieux dans la manière dont il le fait. L'ambition, c'est de découvrir la vérité, sur tout, sur le monde, sur la vie, sur les gens et cela par l'intermédiaire d'une intrigue sortie du fait-divers. Je trouve que c'est cela qui donne tout le sel de l'histoire policière", le réalisateur de films policiers manie selon lui des notions de morale, dans "une démarche complètement moraliste".

"Hitchcock construit tous ses films sous des formes géométriques"

Il évoque enfin des particularités de l'œuvre et la construction des films d'Alfred Hitchcock. "Hitchcock a fait une chose nouvelle en matière d'histoire policière, il a construit tous ses films sous des formes géométriques, terriblement précises et d'une manière pure et rigoureuse. Bien entendu, on ne s'en aperçoit pas. Tous les chocs que l'on ressent sont un mélange de chocs émotionnels et de chocs esthétiques qui sont causés par cette rigueur des lignes très, très fortes. C'est une forme d'expressionnisme complètement neuve qui est plus dynamique mais qui ressort en même temps de l'esthétique, dans la mesure où ça donne une pureté extraordinaire aux lignes de son œuvre".


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