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1961, Louis Malle : "Zazie dans le métro est une parabole sur l'horreur du monde moderne"

1961, Louis Malle : "Zazie dans le métro est une parabole sur l'horreur du monde moderne"

Il y a soixante ans sortait en salles "Zazie dans le métro", un film de Louis Malle adapté du roman éponyme de Raymond Queneau. En 1960, le réalisateur évoquait son film et l'interprétation de la petite Zazie, jouée par Catherine Demongeot.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 27.10.2020 - Mis à jour le 28.10.2020
Louis Malle sur "Zazie dans le métro" - 1960 - 04:40 - vidéo
 
Il y a soixante ans sortait en salles "Zazie dans le métro", un film de Louis Malle adapté du roman éponyme de Raymond Queneau. En 1960, le réalisateur évoquait son film et l'interprétation de la petite Zazie, jouée par Catherine Demongeot, révélatrice du monde absurde des adultes. 

« Ce qu'il y a de profond dans le livre de Queneau et d'important, c'est que c'est une critique très poussée du langage, de l'écriture, de la littérature. L'adaptant au cinéma, j'ai voulu faire une critique du langage cinématographique. Je me suis servi de beaucoup de trucages, c'est un film techniquement très élaboré avec beaucoup de choses assez subtiles et compliquées, qui est en fait une critique avec beaucoup de parodies, beaucoup de pastiches, une utilisation systématiquement irréaliste de la couleur, beaucoup d'accéléré, beaucoup de choses pour trouver une équivalence de ce qui a intéressé Queneau, la critique du roman classique par exemple. » 

« Zazie est une petite fille de dix ans et qui est l'élément au-delà de la critique du roman de Queneau parce que ce personnage , c'est non seulement une martienne mais c'est surtout une enfant, c'est-à-dire qu'elle porte un jugement sur le monde des adultes qui est un jugement terrible mais qui est généralement un jugement mérité. Dans le film elle a toujours raison et les autres ont toujours tort. C'est le seul personnage qui soit rigoureux, qui soit pur, qui soit intact, et sa violence n'est jamais gratuite mais en fait sa violence dénonce la violence de notre monde. »

« Le film est comme une parabole poétique sur l'horreur du monde moderne et sur la vie dans les villes, et au fur et à mesure de son déroulement il commence d'une façon calme et peu à peu le délire augmente et l'impression de cauchemar s'accentue et ça devient vraiment comme un rêve au second degré, et comme dit Queneau "comme le songe d'un rêve". J'espère beaucoup et je crois que les gens riront, mais je serais bien content si au-delà de ce rire et en sortant de la projection les gens étaient impressionnés et d'une certaine façon avaient peur. »


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