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Zola : l'engagement d'une vie

Zola : l'engagement d'une vie

Auteur des Rougon-Macquart, Zola a aussi joué un rôle essentiel dans la réhabilitation du capitaine Dreyfus. C'est pourquoi, le 13 juillet 1906, les députés ont voté le transfert de ses cendres au Panthéon.

 

Par la rédaction de l'INA - Publié le 10.07.2006 - Mis à jour le 31.05.2018
Chez le fils d'Emile ZOLA - 1961 - 03:32 - vidéo
 

Méprisé par ses camarades fortunés

Emile Zola n'a que 7 ans lorsque son père, ingénieur de profession, décède d'une pneumonie et laisse sa famille dans une situation financière précaire. Le jeune garçon est alors confronté au mépris quotidien de ses camarades fortunés et gardera de cette souffrance un sentiment constant d'injustice face aux inégalités sociales. Aussi, son œuvre littéraire est-elle dédiée aux « petits », aux classes laborieuses opprimées par les nantis.

L'histoire d'une famille sur cinq générations

A 28 ans, il se lance dans la rédaction des Rougon-Macquart, un ensemble de vingt romans qui décrivent son époque à travers l'histoire d'une famille suivie sur cinq générations et son évolution au travers de toutes les classes sociales. Des mineurs révoltés de « Germinal » aux vendeuses des grands magasins dans « Au bonheur des dames », en passant par les hommes politiques comme dans « Son Excellence Eugène Rougon », l'écrivain brosse une large fresque de la société du Second Empire.

Naturalisme

Pour s'approcher au plus près du réel, Emile Zola accumule le maximum de renseignements sur les milieux qu'il décrit. Il mène de véritables enquêtes journalistiques, observant par exemple les femmes dans les lavoirs parisiens pour le personnage de Gervaise dans « L'Assommoir ». L'auteur rompt ainsi avec le romantisme de son époque et adopte une nouvelle approche presque scientifique de la littérature : le naturalisme. Son souci d'objectivité nourrit aussi sa critique d'un régime d'oppression. Il se sert ainsi de ses romans comme d'une arme politique et sociale.

Idéal de vérité et de justice

Zola ne se contente pas d'exposer ses idées par le biais de la fiction, mais prend aussi directement part à la vie de la cité, en écrivant des chroniques d'actualité ou de mœurs dans des journaux d'opposition. Dénonciations de la dictature napoléonienne, récits des brutalités anti-ouvrières, des exécutions de communards ou même de l'antisémitisme ambiant… Il met sa plume au service de son idéal de vérité et de justice. L'écrivain ne craint pas la polémique, et c'est donc tout naturellement que les partisans de Dreyfus se tournent vers lui pour faire valoir la parole d'un innocent.

Va jusqu'à mettre sa vie en danger

En 1894, les services de renseignements français découvrent une lettre démontrant qu'un membre de l'armée française a collaboré avec les Allemands pendant la guerre. L'écriture du bordereau ressemble à celle du capitaine Alfred Dreyfus et l'officier juif d'origine alsacienne est alors accusé de trahison et condamné à la détention à perpétuité. Deux jours après l'acquittement du commandant Esterhazy, véritable auteur du document d'espionnage, Emile Zola publie son fameux « J'accuse ». L'écrivain a conscience des risques qu'il court, même pour sa propre vie, mais il n'hésite pas à s'engager pour une cause qu'il estime être juste. En une du journal « L'Aurore », il s'adresse directement au Président de la République Félix Faure, pour dénoncer tous les responsables de la condamnation de Dreyfus et condamner l'antisémitisme dont celui-ci est victime.

300 000 exemplaires

Ce jour-là, le journal est distribué à 300 000 exemplaires au lieu des 3000 habituels. L'article provoque un véritable tollé et divise la France entre dreyfusards et antidreyfusards. Zola est contraint de s'exiler un an en Angleterre après avoir été condamné à 3000 francs d'amende, mais son objectif est atteint : l'affaire est désormais publique et la défense de l'officier s'organise. Depuis la publication de
« J'accuse », la vie de l'écrivain et celle d'Alfred Dreyfus semblent intimement liées. C'est d'ailleurs au lendemain de la réhabilitation du capitaine que les députés voteront le transfert des cendres de Zola au Panthéon.

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